Eolien en mer, hydrogène, sécurité industrielle... Le préfet de Seine-Maritime a présenté sa feuille de route pour 2022
Lors de ses voeux à la presse, le préfet de la Normandie et de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a fait le point sur les mesures de soutien aux entreprises et a abordé plusieurs dossiers économiques.
À l'occasion de ses vœux à la presse, le préfet de la Normandie et de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a dressé le bilan d'une année 2021 marquée par les mesures de soutien aux entreprises. Ainsi, le fonds de solidarité a bénéficié à 71 200 entreprises dans la région, dont 24 000 en Seine-Maritime. Cela représente 1,2 milliard d'euros, dont 48 millions d'euros en Seine-Maritime. L'activité partielle a bénéficié à 59 600 entreprises en Normandie, dont 22 000 en Seine-Maritime, ce qui représente 1,2 milliard d'euros dont 477 millions en Seine-Maritime. « C'est colossal, cela a permis de sauver notre tissu économique », s'exclame le préfet. Dernière mesure de ce plan de soutien, le Prêt garanti par l'Etat (PGE, prolongé jusqu'en juin 2022) a été demandé par 24 700 entreprises normandes dont 9 100 en Seine-Maritime. Ainsi, 3,5 milliards d'euros ont ainsi été prêtés aux entreprises normandes, dont 1,48 milliard en Seine-Maritime.
Parallèlement aux mesures de soutien aux entreprises, le préfet de région a également fait le point concernant les différents appels à projets dans le cadre du plan France Relance. Pour les appels à projets sectoriels, 79 entreprises normandes ont été lauréates pour un montant global de subventions de 78,4 millions d'euros. L'appel à projets pour le secteur de l'automobile a permis de soutenir 31 entreprises normandes et celui concernant l'aéronautique a bénéficié à 16 entreprises normandes. Pour le volet territorial, 80 entreprises de la région ont été lauréates pour un montant global de subventions de 38,44 millions d'euros. L'Etat a également soutenu les collectivités locales (rénovation thermique des bâtiments par exemple) avec des aides directes d'un montant total de 155 millions d'euros pour 166 projets. Autre point clé, le plan 1 jeune, 1 solution a permis d'accompagner 122 000 jeunes, soit pour un contrat d'alternance ou une embauche.
Par ailleurs, la Normandie a connu une vague de création d'entreprises avec 34 000 structures créées entre septembre 2020 et septembre 2021 (+24,7%). En parallèle, les défaillances d'entreprises sont en recul avec 954 fermetures en 2021 (-39,6%).
Pour le développement de l'éolien en mer
Le préfet de Normandie a abordé les grands sujets qui vont rythmer 2022. Pierre-André Durand est d'abord revenu sur la « montée en puissance d'Haropa » avec la mise en place de toutes les instances de gouvernance. Il a ensuite fait le point sur les Contrats de relance et de transition écologique (CRTE), déjà signés entre l'Etat et le PETR du Pays de Bray ou encore les métropoles de Rouen et du Havre. « L'objectif est d'en signer 63 en Normandie, indique-t-il. Au 31 décembre 2021, nous en avions signé 58 dont 14 en Seine-Maritime. »
Le sujet de l'énergie a été longuement abordé. « L'Etat va appuyer le développement de l'éolien en mer », a-t-il déclaré. En Normandie, trois projets d'éoliennes en mer sont en cours : à Fécamp (Seine-Maritime), à Courseules-sur-Mer (Calvados) et à Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime). Au large de Barfleur, le projet fera l'objet d'une concertation publique. « L'éolien en mer représente 2 200 emplois directs et indirects en Normandie, dont 750 salariés à terme pour l'usine Siemens Gamesa », a-t-il expliqué. « Nous savons qu'il y a une inquiétude dans le monde de la pêche mais nous sommes dans le dialogue. Un fonds de 50 millions d'euros a été attribués pour réaliser des études scientifiques », a-t-il précisé.
« La Normandie est en 7e position dans le développement de l'éolien terrestre », a-t-il noté. Les services de l'Etat réalise actuellement une cartographie des zones propices à l'installation d'éoliennes. Une consultation publique devrait démarrer cet été.
La Seine-Maritime, région pilote pour le développement de l'hydrogène ?
« L'hydrogène suscite un engouement légitime qu'il faut soutenir et pousser », estime le préfet de région. Selon Pierre-André Durand, la Seine-Maritime a le bon profil pour le déploiement de l'hydrogène, notamment grâce à l'Axe Seine. Le département pourrait même devenir pilote dans cette filière. « J'émets tout de même deux points d'attention : pour produire l'hydrogène, il y a un besoin en énergie et concernant le stockage, les sites peuvent vite passer en Seveso », a-t-il nuancé.
Par ailleurs, le préfet a précisé que la décision officielle était en attente concernant l'EPR de Penly. Quant à la fermeture de la centrale thermique du Havre, Pierre-André Durand a précisé que les salariés étaient tous dans un dispositif d'accompagnement pour un reclassement.
Alors que le cell broadcast devrait être déployé en 2022, le préfet a encouragé les communes a réaliser le Document d'information communal sur les risques majeurs (Dicrim) et le Plan communal de sauvegarde (PCS), ainsi qu'à participer aux exercices de sécurité civile. « Pour l'instant, les résultats sont faibles concernant ces documents obligatoires, mais les services de l'Etat ont tout mis en œuvre pour accompagner les maires », a martelé le préfet. À l'heure actuelle, 307 des 708 communes du département de Seine-Maritime ont réalisé leur Dicrim. Plusieurs exercices d'envergure sont prévus d'ici l'été avant la mise en place du cell broadcast, un nouvel outil complémentaire aux sirènes.