Norlink veut devenir le hub logistique et portuaire de l’Europe du Nord-Ouest

Le 28 septembre dernier, la fédération Norlink s'est réunie à Sangatte. L'occasion de constater le travail accompli, dans un contexte difficile, et de se pencher sur l'avenir.

Après avoir franchi la crise sanitaire et le Brexit, les acteurs de Norlink se préparent à répondre aux enjeux post-Covid. © Aletheia Press/O. Prud’homme
Après avoir franchi la crise sanitaire et le Brexit, les acteurs de Norlink se préparent à répondre aux enjeux post-Covid. © Aletheia Press/O. Prud’homme

Lieu singulier et non ouvert au public depuis 30 ans, le puits de Sangatte, où descendaient les ouvriers en charge du percement du tunnel sous la Manche, a accueilli la dernière réunion en date de Norlink, le 28 septembre. Deux ans après sa création, la fédération Norlink engage une nouvelle phase de développement pour affronter les nouveaux enjeux logistiques dans le domaine portuaire, ferroviaire, fluvial et autres. «Nous avons bien travaillé en quatre ans, mais aujourd’hui nous devons passer à une étape supplémentaire, a déclaré Philippe Hourdain, président de la CCI des Hauts de France. La phase 2 va nous permettre d’avancer et de mettre en place une stratégie commerciale. Nous devons penser commerce !»

L’intermodalité, une arme essentielle

«Nous avons traversé un cap difficile avec trois crises successives : les Gilets jaunes, la Covid19 et le Brexit. Mais cela nous a renforcés car tous ensemble nous nous en sommes sortis», a ajouté François Lavallée, président de la CCI Nord Littoral. C’est maintenant une vision de territoire pour la circulation des marchandises qu’il faut mettre en place, pour atteindre l'objectif initial que s'était fixé la Fédération. Lancée en 2017 par la CCI Hauts-de-France, et forte d’une centaine d’adhérents, elle veut rivaliser avec des ports du Nord de l’Europe comme Anvers, ou l'ensemble Haropa regroupant Le Havre, Rouen et Paris. Avec les atouts que sont les infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et logistiques qui font de la région une plateforme multimodale séduisante.

Très important dans l’organigramme, le ferroviaire est lui aussi au centre des propositions. Leader en la matière, le port de Calais accueille les poids lourds. Afin de réduire l’empreinte carbone, l’autoroute ferroviaire longue distance est en forte croissance car c’est une réponse à la pénurie de chauffeurs routiers. Elle devrait se développer davantage. En effet, elle ne représente actuellement que 1,8 % des parts de marché, mais devrait s’accroître dans un proche avenir. De plus, l’ouverture du canal Seine-Nord est une formidable opportunité qui viendra compléter l’offre.

Un observatoire des flux

En attendant, l'adaptation à la nouvelle donne générée par la crise de la Covid est primordiale. Partout, on entend parler de pénurie, de retards de livraison et de production... Cette situation sous tension va évidement peser lourd dans les prochains mois. La gestion des stocks va devenir un élément primordial. Norlink envisage donc de mettre en place un observatoire des flux pour partager les informations et définir la stratégie à mettre en place.

En tout cas, en cette fin septembre, tous les acteurs et infrastructures sont prêts pour relever le défi : que Norlink devienne un hub logistique incontournable. La révolution portuaire est en marche pour la multimodalité.