Norfrigo, futur showroom de la thalassothermie

La Communauté d'agglomération de Boulogne-sur-Mer veut mettre en avant la thalassothermie. Norfrigo en fera bientôt l'expérience.

Norfrigo devrait être en mesure de vérifier l'efficacité de la thalassothermie d'ici 2021. (© Aletheia Press / C. Escaillet)
Norfrigo devrait être en mesure de vérifier l'efficacité de la thalassothermie d'ici 2021. (© Aletheia Press / C. Escaillet)

Soucieuse de l’environnement, la Communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB) veut mettre en avant la thalassothermie : l’exploitation de la chaleur et de la fraîcheur de l’eau de mer. Le but de la collectivité est de l’expérimenter de la façon la plus large possible. Dans son viseur, les entreprises de Capécure, qui constituent un vivier d’entreprises qui auraient besoin de la technologie. Mais avant la phase de délégation de service public pour développer la thalassothermie – la Communauté d’agglomération a d’ailleurs du mal à trouver un candidat –, il faut en faire la démonstration. Norfrigo, qui propose des entrepôts frigorifiques, disposera donc bientôt d’un showroom en avant-première…

Un premier showroom en 2021

Norfrigo devrait, en effet, être en mesure de proposer aux opérateurs de venir vérifier l’efficacité d’une telle solution d’ici 2021. «Nous avons posé les tuyaux, explique Charles Vanappelghem, le directeur. Nous avons défini qui fait quoi et de quelle manière. Le planning nous amènera en 2021 à la mise en place de la solution. On en fera la publicité auprès des acteurs de la place.» Suite à cette phase de mise en place, la solution sera évaluée par l’entreprise. «Nous verrons les avantages et les inconvénients. Nous avons une batterie de capteurs qui sont déjà en place. Ils vérifient ce qu’on consomme aujourd’hui. Ils seront en mesure de nous indiquer ce que l’on consommera demain. Ainsi, nous verrons si l’économie que l’on est censé réaliser est bien réelle.»

Pour l’heure, Norfrigo n’a installé le dispositif que sur l’un de ses cinq entrepôts. Si le dispositif est trop gourmand ou qu’il ne se montre pas assez efficace, l’entreprise peut se replier sur son ancien fonctionnement. «Nous avons gardé notre circuit primaire, détaille Charles Vanappelghem. Le dispositif fonctionne avec un échangeur à plaques. Nous ne voulons pas d’eau de mer dans nos tuyaux, c’est bien trop corrosif.» Le directeur se montre tout de même confiant quant aux économies que l’entreprise réalisera avec un tel dispositif : «L’eau de mer a une température plus ou moins constante, entre huit et quinze degrés. Théoriquement, nous atteindrons une meilleure stabilité et un meilleur rendement. Nous devrions consommer moins d’énergie et d’électricité… C’est une solution intéressante.»

Si l’investissement de départ ne compte pas pour rien – 250 000 euros environ –, le procédé aurait un double avantage. D’une part, des économies potentielles sur la facture d’énergie. L’eau de mer est une matière première gratuite – si l’on omet l’investissement dans les infrastructures et l’entretien auquel consentent la CAB et les entreprises concernées, bien sûr. D’autre part, ce dispositif technique devrait être responsable d’un rejet moindre de gaz à effet de serre.