Nord - Pas-de-Calais - Picardie : une nouvelle grande région agricole

La fusion entre les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie offre de nouvelles perspectives économiques, notamment dans le domaine agricole et celui de la ruralité. La nouvelle entité administrative a de nombreux atouts qui doivent lui permettre de prendre une autre dimension. État des lieux des forces et atouts qui font du Nord - Pas-de-Calais - Picardie une grande région agricole et agroalimentaire.

Jean-Bernard Bayard, président de la chambre agricole de région estime que notre territoire va continuer à évoluer. Notre région possède de nombreux atouts qui lui permettront de continuer à se développer.
Jean-Bernard Bayard, président de la chambre agricole de région estime que notre territoire va continuer à évoluer. Notre région possède de nombreux atouts qui lui permettront de continuer à se développer.
 
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La nouvelle grande Région Nord-Picardie est un territoire essentiellement rural.

Le Nord − Pas-de-Calais −Picardie, également baptisé «Nord-Picardie», est une des 14 nouvelles régions créées en France au 1er janvier 2016. C’est la région la plus septentrionale de l’Hexagone. Voulue par la réforme territoriale de 2014 par fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, elle s’étend sur 31 813 km2 et compte 5 987 883 habitants (population au 1er janvier 2013).
Si on analyse sa typologie, on constate que le Nord est un département à dominante urbaine, que le Pas-de-Calais est quant à lui plus rural. En Picardie, même réflexion : la Somme et l’Aisne sont plutôt des départements ruraux alors que, plus proche de Paris, l’Oise est un département plus urbain.
Le rapprochement entre les deux régions remet donc tout à plat et offre un territoire mixte, entre urbanisme et ruralité, avec des grands pôles urbains autour de Dunkerque, Lille, Valenciennes, Douai, Arras, Amiens, Saint-Quentin, Compiègne ou encore Senlis. Très agricole, avec 67 % de son territoire valorisé par l’agriculture, le Nord-Picardie est la 8e région par sa superficie cadastrée et la 1re  par l’importance de la surface agricole utile (SAU). «Le territoire du Nord-Pas-de-Calais a une image industrielle, alors que c’est un territoire très agricole, un territoire de production remarquable», souligne Jean-Bernard Bayard, président de la Chambre agricole de région.

Une grande région agricole. De prime abord, la grande Région ne semble pas être un acteur de premier ordre dans les domaines agricole et agroalimentaire. Classée 9e région en nombre d’exploitations, 7e pour la taille de la SAU, le Nord − Pas-de-Calais − Picardie se présente en fait comme un géant. «Nous sommes à la tête de la 3e région pour la valeur ajoutée agricole, la 1re région pour la valeur ajoutée par exploitation, ou encore la 1re région pour la valorisation du territoire par l’agriculture.»
Le président de la Chambre régionale d’agriculture ajoute que le nouveau territoire est sur le podium des régions agricoles et agroalimentaires françaises, voire «la 1re région française dans de nombreuses filières».
Acteur de taille sur le plan économique global, le constat est encore plus marqué dans le domaine agricole et agroalimentaire, qui est renforcé par le rapprochement entre les deux régions.
Nord-Pas-de-Calais et Picardie sont des territoires très proches tant en termes de volumes que de structures. Par ailleurs, «la région offre des rendements élevés, une diversité de productions agricoles et agroalimentaires, une emprise agricole importante sur le territoire (bien que très urbanisé), une activité exportatrice très dynamique, le poids des groupes industriels régionaux parmi les leaders au niveau national et mondial.»  

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Avec 27 300 exploitations et 2,1 millions d’hectares de surface agricole utile, la région Nord-Picardie a un gros potentiel à exploiter et se place en tête en termes de production.

Toute une économie. Le secteur agricole est pourvoyeur de nombreux emplois. Il compte près de 55 000 actifs permanents ; 43 900 actifs agricoles en UTA (unité de travail annuel), dont 69% de chefs d’exploitation, co-exploitants et main-d’œuvre familiale. S’ajoutent les 53 000 salariés des industries agroalimentaires. La grande Région concentre à elle seule 10% de l’emploi salarié agroalimentaire national, avec quelque 1 300 établissements.
L’industrie agroalimentaire régionale réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 9,9 millions d’euros, 37% à l’export, 7% réalisés par l’industrie des viandes, 13% par l’industrie des fruits et légumes, 12% par l’industrie des produits laitiers et plus de 30% par l’industrie du travail des grains et de la fabrication des produits amylacés.
Parmi les acteurs de la filière, on trouve de grands noms comme McCain, Bonduelle, Roquette, les sucreries du groupe Tereos, Bigard, Herta, Danone, Haagen-Dazs… Le Nord-Picardie réalise plus de 11% de la valeur ajoutée agroalimentaire nationale et se place à la première place des région non viticoles et en deuxième position des régions, toutes productions confondues, derrière Champagne-Ardenne-Alsace-Lorraine.
Notons enfin que la filière permet de générer des emplois induits et égale l’emploi dans le secteur de la construction en Nord-Pas-de-Calais.

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Les productions «made in Nord-Picardie» sont diverses et variées. Aux premiers rangs, on trouve la betterave sucrière, le blé ou encore la chicorée à café.

Du potentiel. Les productions «made in Nord-Picardie» sont diverses et variées ; 40 d’entre elles sont dans le top 5 des nouvelles régions françaises. Au premier rang, on trouve la betterave sucrière, le blé, la chicorée à café, le chou de Bruxelles, les chrysanthèmes, les cornichons, les endives, les féveroles, les haricots verts, l’oignon blanc, les pommes de terre, les petits pois ou encore les salsifis. La région est en troisième position pour la production céréalière. Elle est aussi la première région pour la betterave ou encore pour la production dès légumes.
Si on change d’échelle, la nouvelle Région fait figure d’exemple au niveau européen : elle est leader incontestable de la production de betterave sucrière, 1re région pour le blé tendre et 4e région pour la production de pommes de terre (1re région pour la valeur de production et 2e pour le volume produit). Les chiffres parlent d’eux-mêmes…

Grande région agricole et agroalimentaire, elle dispose de nombreux atouts et d’une situation géographique privilégiée, ce que souligne Jean-Bernard Bayard, en guise de conclusion : «Notre territoire va évoluer, la fusion des régions va permettre de construire une grande Région forte d’une position géographique favorable au cœur de l’Europe, d’une façade maritime importante, d’une zone de transit étendue, le tout avec des terres de bonne qualité, propices à la culture.»

Encadré :

Quelques chiffres

− 6 millions d’habitants pour une densité de 187 habitants au kilomètre carré
− 153 milliards d’euros de PIB, soit 31% du PIB, consacrés à l’export, ce qui représente 35 695 euros/habitant
− 27 300 exploitations, pour 2,1 millions d’hectares de surfaces agricoles utiles.
− 7,7 milliards d’euros d’exportations agricoles et agroalimentaires, avec un solde commercial positif de 3 millions d’euros, 81% des échanges avec l’Europe.
− 1re région productrice de blé, de pommes de terre et de betteraves à sucre en France et en Europe
− 1re région française du légume
− 1 œuf français sur 10
− 5e région laitière de France