Non à la disparition de la Picardie
Face au projet de restructuration des régions, le conseil régional de Picardie tient à mettre le gouvernement en garde. Les élus de tous bords ont voté une délibération pour défendre l’avenir de la Picardie. Des pétitions circulent. Sur les réseaux sociaux, la mobilisation prend de l’ampleur.
Les élus du conseil régional viennent de mandater le président PS de l’assemblée, Claude Gewerc à : signifier au chef de l’État et au gouvernement que la Picardie est attachée à son existence et à son unité, participer de manière constructive à l’élaboration des réformes qui permettront une plus grande clarté et une meilleure efficacité de l’action publique, rassembler les autres collectivités territoriales de Picardie pour assurer une meilleure cohérence de leurs compétences et de leurs moyens d’intervention, en particulier dans le cadre du chef de filât prévu par la loi, associer les forces vives de Picardie et au-delà tous les concitoyens à une grande mobilisation pour l’avenir de notre région et, enfin, à répondre par tous les moyens y compris ceux de droit à celles et ceux qui insultent notre population. Ce dernier thème a fait bondir quelques élus, dont le PRG et Envie de Picardie, qui estiment que c’est une remise en cause de la liberté d’expression.
Pôle d’excellence
La marche pour sauver l’intégrité de la Picardie est en route. « De nouveau, on nous parle d’une région éclatée, a souligné Claude Gewerc. Je ne comprends pas bien. La région existe sur le plan historique et de sa vie. Des hommes et des femmes travaillent depuis des dizaines d’années ensemble. La Picardie est souvent citée comme un pôle d’excellence en France et à l’étranger. Demain, tout cela sera perdu. Nous sommes en face de gens qui ont une vision très très court termiste. On parle de la taille des régions avant de parler des compétences. Le vrai débat est sur la régionalisation et pas sur les régions. Il est sur la clarification des compétences. » Un avis partagé donc par les élus et par le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) qui a affirmé, par le discours de son viceprésident Paul Lhôte, son « attachement à la Picardie dans ses frontières actuelles ». Le PRG représenté par Fabrice Dalongeville a noté que « la décentralisation est plus que jamais un atout majeur dans notre pays. Mais pour la réussir une approche comptable ne peut à elle seule dessiner les contours du redécoupage administratif des collectivités. » Il invite tous les Picards à proposer des idées sur la thématique : Il paraît qu’en Picardie, qui donne lieu via la Web TV à des films. « Une simple diminution, du nombre de départements et de régions conserverait un empilement de niveaux identiques en changeant uniquement leurs frontières et n’apporterait aucune réelle réponse structurelle, ni financière. Les régions représentent 2 % de la dépense publique et 4 % de la masse salariale des collectivités locales », a pour sa part indiqué Christophe Porquier, viceprésident du conseil régional.
Pour Michel Guiniot, du FN, la disparition de la Picardie a pour objectif de supprimer la région où le « Front National obtient le plus de suffrages ». Christophe Coulon, d’Envie de Picardie a voté cette délibération car pour lui « vouloir diminuer le nombre de régions ne peut être considéré comme une vraie source d’économies. L’argument consistant à dire que les régions françaises sont trop petites est par ailleurs un argument erroné. » Au terme d’un vaste débat, l’accusant de vouloir diviser, il a vu sa motion “Non au démantèlement de la Picardie” être rejetée sauf dans son camp.