Noirot mise sur la R&D pour son développement
A l’occasion de l’ouverture du Printemps de l’industrie, Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie a visité la société Noirot à Laon, filiale du groupe Muller. Découverte d’une entreprise et plus largement d’un groupe industriel bien implanté en Picardie, qui se tourne vers l’avenir en misant sur la recherche...
Le groupe familial français Muller, spécialiste du chauffage est un des leaders industriels du confort thermique dans le bâtiment. « Au fil des années, notre groupe a incorporé plusieurs sociétés en difficultés que nous avons redressé. Nous possédons aujourd’hui plusieurs marques et usines et exportons dans plus de 50 pays », déclare Pascal Teurquetil, directeur général du groupe Muller. En France, le groupe possède sites sites de production. Il est particulièrement présent en Picardie avec trois usines : celle d’Esquennoy dans l’Oise où est implanté Airelec, celle de Feuquières- en-Vimeu avec Auer, et celle de Laon où se trouve Noirot.
Cette dernière conçoit et fabrique des appareils de chauffage de pointe. Pour ce faire, l’entreprise – et plus globalement le groupe Muller – a misé non seulement sur un outil de production complètement adapté et flexible, mais également sur la R&D. « L’innovation est au coeur de notre politique de développement, indique Pascal Teurquetil. Nous possédons ainsi six centres de recherche répartis sur nos différents sites. Nous devons aujourd’hui faire face à de nouveaux enjeux énergétiques. Nous sommes convaincus au sein du groupe que la réponse à ces derniers passe par le développement de solutions thermiques à la technologie toujours plus pointue. Nous tenons en outre à nous positionner en tant qu’acteur de la transition énergétique. »
Le centre de recherche de Noirot à Laon, longtemps resté unique dans la profession, sert d’appui pour les tests des équipements thermiques. « Nous disposons de trois chambres climatiques qui nous permettent de reproduire les variations thermiques d’un intérieur à la journée ou sur une saison. Cela permet pour exemple, de nous assurer que nos appareils assurent bien un confort chaleur et une régularisation thermique, explique Thierry Saublet, responsable normalisation du groupe Muller. Nous travaillons globalement sur l’efficience énergétique, avec notamment le développement de capteurs intelligents. L’enjeu est double. Il s’agit de proposer des équipements qui apportent à la fois du confort mais qui soient le moins énergivore possible. Le centre de recherche est actuellement en pleine mutation et va aller encore plus loin dans l’innovation avec le projet AliceTher. »
Le projet AliceTher
Ce projet de recherche, dénommé AliceTher pour Analyse, intelligence et communication des équipements thermiques du bâtiment, est collaboratif, en associant Noirot et l’Université de Picardie Jules-Verne. Le conseil régional de Picardie participe en y apportant son soutien financier, le projet ayant été retenu lors des appels à projet d’IndustriLab 2013. Il vise à accroître l’efficacité énergétique des bâtiments neufs et anciens en développant une intelligence partagée entre les différents équipements : chauffage, ventilation, eau chaude… « Nous menions déjà des recherches pour rendre nos appareils plus communicants, notamment dans l’avenir avec les compteurs Linky d’EDF. L’enjeu est ici de faire interagir les appareils chauffants avec l’équipement isolant de la maison. Le projet, d’une durée initiale de trois ans et demi devrait commencer à porter ses fruits début 2015. Nous allons agrandir le laboratoire et accroître nos ressources humaines R&D », souligne Thierry Saublet.
Le projet AliceTher et la politique mise en place chez Noirot ont été salués par Claude Gewerc : « Il est urgent de reprendre du terrain dans le secteur industriel. Pour faire face à nos concurrents, nous devons être les meilleurs. La recherche et le développement est la marche à suivre. En outre, les nouveaux enjeux énergétiques nous poussent vers une réalité nouvelle. Il faut apprendre à vivre autrement. La Picardie s’y est engagée en étant une des premières régions à créer le Codem ou encore par la création des projets autour de la chimie végétale ou de son service public de l’efficacité énergétique. Que les industriels de notre territoire participent à cette dynamique est une très bonne chose et le conseil régional de Picardie continuera à être à vos côtés. »