Newcard scrute ses e-patients !

La start-up lilloise Newcard a lancé une plateforme qui permet de suivre quotidiennement les patients souffrant de pathologies cardiaques, mais aussi rénales. 

Newcard a vu le jour en 2016 grâce à l'implication de nombreux acteurs régionaux et nationaux. (Newcard)
Newcard a vu le jour en 2016 grâce à l'implication de nombreux acteurs régionaux et nationaux. (Newcard)

 

Comment suivre au plus près les malades du cœur, afin de réagir le plus vite possible en fonction de l’évolution de leur état de santé ? Depuis 2014, c’est la question à laquelle s’est attaqué le docteur Grégory Perrard. L’enjeu apparaît de taille lorsque l’on sait que 1,2 million de personnes souffrent de pathologies cardiaques en France, un chiffre en augmentation de 10% chaque année. Par ailleurs, les conséquences économiques sont lourdes, la prise en charge annuelle de ces malades coûte 2 milliards d’euros à l’Assurance maladie. «On est parti d’un constat, explique le docteur Grégory Perrard. Les gens possèdent de plus en plus d’objets connectés chez eux. On a donc réfléchi à la façon d’utiliser le digital pour mieux suivre les pathologies de nos patients.»

Améliorer la relation médecin-patient

En 2015, le projet se concrétise grâce à l’implication de plusieurs partenaires. Grégory Perrard sollicite tout d’abord Sparkling Partners, une société hybride située entre l’incubateur de start-up, le fonds d’investissement et l’accélérateur. En trois ans, cette structure a fait naître vingt start-up, de Paris à Lille. Enfin, Eurasanté est, bien évidemment, associé au projet. Newcard est ainsi créée en 2016. «L’objectif de la télésurveillance est d’améliorer la relation médecin-patient entre les consultations, et de détecter de façon précoce les signes d’une évolution de la maladie», détaille Grégory Perrard. La télésurveillance de ces pathologies s’inscrit dans le cadre du programme «Etapes», expérimentation nationale menée par le ministère de la Santé et qui prévoit la prise en charge à 100% de la télésurveillance par l’Assurance maladie.

Le patient transmet quotidiennement ses constantes à une plateforme. (crédit : Aletheia Press / LB)

Une valise pour chaque patient

Concrètement, chaque patient reçoit une valise, après le feu vert d’un cardiologue, qui contient un pèse-personne, un tensiomètre et une tablette. Le patient est formé à l’utilisation du matériel. Dès lors, il transmet quotidiennement ses constantes à une plateforme sur laquelle un algorithme réagit à la moindre variation anormale. «On a confié le maximum de choses à la machine, explique encore Grégory Perrard. Mais le principal reste la décision humaine.» Si un patient enregistre une prise de poids anormale, une variation de sa fréquence cardiaque ou de sa tension artérielle, le cardiologue sera immédiatement averti et pourra faire évoluer la prescription de son patient.
Chez Newcard, on se félicite même des améliorations dans le suivi des patients. «Par exemple, on peut se rendre compte très vite qu’un patient décompense par une importante prise de poids, détaille encore Grégory Perrard. Et c’est possible, car on collecte des données quotidiennes. Ce sont des choses qu’on ne voyait pas aussi vite quand le patient ne consultait son praticien que tous les deux ou trois mois.» Depuis 2019, La Poste est entrée au capital de Newcard. «Dans le cadre de notre diversification d’activités, c’était logique, explique sa représentante. Notre mission est de répondre aux besoins de la société et d’apporter à tous le meilleur de la proximité.» Depuis cette année, Newcard déploie aussi le programme «1 minute pour mes reins», afin de suivre les déficients rénaux et ceux qui ont été greffés…