Municipales à Paris: la candidature de l'écologiste Yannick Jadot bouscule la gauche
Un prétendant de plus à gauche pour la mairie de Paris: après les socialistes Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, l'écologiste Yannick Jadot s'est déclaré candidat à la succession d'Anne Hidalgo en 2026, avec l'ambition de...
Un prétendant de plus à gauche pour la mairie de Paris: après les socialistes Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, l'écologiste Yannick Jadot s'est déclaré candidat à la succession d'Anne Hidalgo en 2026, avec l'ambition de rassembler face à une "droite unie".
"Je souhaite que le prochain maire de Paris soit écologiste", a déclaré lundi dans un entretien au Parisien Yannick Jadot, dont le nom circulait pour se lancer dans la bataille de l'Hôtel de Ville depuis que la maire socialiste a renoncé à briguer un troisième mandat en novembre.
"Le bilan commun, le désir d'unité de notre électorat, la menace d'une droite unie m'amènent à proposer un autre chemin: le rassemblement des écologistes immédiatement, celui des écologistes et de la gauche rapidement", expose le sénateur de Paris, ex-candidat à la présidentielle de 2022.
Fustigeant le "déni climatique" d'une "droite trumpisée", il propose de "porter ce rassemblement face à Rachida Dati" (LR), actuelle ministre de la Culture qui brigue elle aussi la mairie de Paris.
La "priorité absolue" de M. Jadot: "rendre Paris plus accessible aux classes moyennes et populaires qui la font vivre".
Même si elle n'a surpris personne, la candidature du parlementaire de 57 ans, qui habite à Paris "depuis quarante ans", rebat les cartes au sein d'une gauche déjà morcelée. Elle compte désormais quatre candidats déclarés pour prendre les rênes de la capitale dirigée par les socialistes depuis 2001, avec les écologistes comme alliés - parfois distants.
Au sein du PS, deux candidats briguent l'investiture: le député Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint d'Anne Hidalgo avec laquelle il est en froid, et le sénateur Rémi Féraud, chef de la majorité au Conseil de Paris, adoubé par l'édile.
Les deux concurrents sont en pleine campagne auprès des quelque 3.700 militants parisiens qui devront les départager lors d'un vote dont la date fait débat.
Yannick Jadot entend d'abord convaincre les écologistes parisiens. "J'ai rencontré les différents candidats potentiels, Fatoumata Koné (cheffe de file des Ecologistes au Conseil de Paris), Anne-Claire Boux (adjointe en charge de la Santé), Aminata Niakaté (conseillère de Paris) et David Belliard (adjoint chargé des Transports)."
"Le bilan d'Anne Hidalgo, c’est aussi le leur", explique-t-il, reconnaissant "percuter des ambitions légitimes".
Lumière médiatique
La notoriété de Yannick Jadot "va mettre un peu de lumière médiatique sur notre primaire, on ne peut que s'en réjouir", a réagi auprès de l'AFP Fatoumata Koné, candidate à l'investiture d'EELV.
Les prétendants écologistes ont jusqu'à fin janvier pour déposer leur candidature et le parti EELV décidera à la mi-mars lequel briguera l'Hôtel de Ville. Avec la volonté d'une union des forces de gauche dès le premier tour, alors que les Verts parisiens ont jusqu'ici toujours présenté des listes autonomes, avant de faire liste commune au second tour.
Yannick Jadot espère ensuite unir "les socialistes, les communistes et tous ceux de la société civile qui voudront faire gagner l'écologie et la gauche". Dans l'optique de "valoriser le formidable héritage" d'Anne Hidalgo, tout en "accélérant" dans certains domaines.
"J’ai hâte que nous confrontions nos idées et qu’un projet de progrès se dégage pour Paris", a dit à l'AFP Emmanuel Grégoire. Comme Rémi Féraud, le député a exclu toute alliance avec LFI chez qui aucun candidat n'est encore sorti du bois.
Interrogé sur la présidentielle - à laquelle il dit renoncer - Yannick Jadot a jugé qu'une "union derrière Jean-Luc Mélenchon n'était ni souhaitable, ni efficace".
Les communistes, qui font partie de la majorité municipale, ont de leur côté désigné le sénateur Ian Brossat pour mener une liste.
A droite, la patronne de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, a appelé lundi tous les élus de son camp à se rassembler derrière Rachida Dati.
L'appel de la sénatrice n'engage cependant pas l'ensemble du groupe Union capitale, première force d'opposition à Paris, qu'elle copréside aux côtés du LR Geoffroy Boulard et de l'ex-député Horizons Pierre-Yves Bournazel. Ce proche d'Edouard Philippe ne cache pas ses ambitions pour 2026.
La droite est éparpillée en trois groupes au Conseil de Paris: Union Capitale, Changer Paris co-dirigé par Rachida Dati, et Demain Paris mené par le sénateur LR Francis Szpiner qui n'a pas souhaité se prononcer.
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