Mr. Goodfish fête ses cinq ans à Nausicaà

Programme européen regroupant trois centres de sciences, Mr. Goodfish vise à rendre les consommateurs et les professionnels de la filière des produits de la mer acteurs et responsables, à travers des recommandations positives d’achat et de consommation.

De gauche à droite : Nicolas Ville (manager marée à Métro), Philippe Mondielli (Fondation Albert II de Monaco), Olivier Leprêtre (Comité régional des pêches), Valérie Rioust (présidente de Pêche Animations), et Régis Hubert Clech (chef de cuisine au collège Le Caraquet à Desvres).
De gauche à droite : Nicolas Ville (manager marée à Métro), Philippe Mondielli (Fondation Albert II de Monaco), Olivier Leprêtre (Comité régional des pêches), Valérie Rioust (présidente de Pêche Animations), et Régis Hubert Clech (chef de cuisine au collège Le Caraquet à Desvres).
D.R.

De gauche à droite : Nicolas Ville (manager marée à Métro), Philippe Mondielli (Fondation Albert II de Monaco), Olivier Leprêtre (Comité régional des pêches), Valérie Rioust (présidente de Pêche animations) et Régis Hubert Clech (chef de cuisine au collège Le Caraquet à Desvres).

Si chaque Français choisissait au moins une fois dans l’année un produit de la mer recommandé par Mr. Goodfish, affirme la coordinatrice du programme, Florence Huron, cela représenterait 18 000 tonnes de stocks privilégiés que l’on pourrait préserver.

Développé par le Centre national de la mer Nausicaà à Boulogne-sur-Mer, mené en partenariat avec l’Acquario di Genova en Italie et l’Aquarium du Finisterrae en Espagne, le programme recommande les espèces de poissons et de coquillages dont les stocks sont disponibles en abondance. “À eux seuls, précise le directeur général, Philippe Vallette, ces trois aquariums accueillent deux millions et demi de visiteurs chaque année.” De Dunkerque à Cabourg, cet automne, mieux vaut consommer plie, sprat, tacaud, cardine, églefin et grondin gris, que le cabillaud.

À ce jour, plus de 600 professionnels, du pêcheur au restaurateur en passant par le mareyeur et le poissonnier, ont rejoint ce programme. Ainsi, le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins y a adhéré dès la création, en mars 2010 ; le distributeur Métro Cash & Carry (son bureau d’achat marée à Cherbourg, ses 94 entrepôts et ses 200 clients partenaires), en mai 2012. La criée de Boulogne l’a fait en octobre 2014. Le premier armateur français, Scapêche (groupe Intermarché) les as rejoints en juin 2015. De même, Ifremer, caution scientifique du programme, participe chaque mois aux réunions qui établissent les listes d’espèces par façade maritime. Concrètement, le site www.mrgoodfish.com permet aux visiteurs de connaître la liste des produits conseillés pour la saison, tout en proposant des recettes simples élaborées par de grands chefs. Il est recommandé, en outre, une taille minimale pour permettre la reproduction de l’espèce.

Des partenaires enthousiastes. Le cinquième anniversaire a été fêté le 13 octobre à Nausicaà, en présence de l’ancien ministre Guy Lengagne, président de Nausicaà, et de tous les partenaires. Président du Comité régional des pêches Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Olivier Leprêtre s’est dit convaincu de l’intérêt du programme pour les pêcheurs eux-mêmes. “Nous représentons 250 bateaux sur nos côtes et un total de 1 000 marins, rappelle-t-il. Nous pêchons dans le Détroit quelque 70 espèces différentes, alors que le consommateur en privilégie une demi-douzaine seulement. Mr. Goodfish permet de valoriser certaines espèces qui sont délaissées, et donc de laisser se reposer une ressource exploitée au-dessus de la moyenne.” De fait, la démarche est uniquement positive, jamais punitive.

Coordinateur de ce programme sur la Méditerranée, Philippe Mondielli, directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco, s’est félicité de l’influence internationale grandissante du projet : depuis le 1er mai, Mr. Goodfish est présent à l’Exposition universelle de Milan sur les pavillons France et Monaco.