Movalib entend révolutionner le quotidien des garagistes

Si la jeune pousse basée à La Madeleine n’a pas encore soufflé sa première bougie, le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas de temps à perdre. Movalib est officiellement créée en décembre 2023 par deux anciens voisins devenus amis puis associés, Ludovic Rigot (CEO), ancien directeur de ventes au sein d’un équipementier automobile, et Dimitri Charrieau (CTO), fort d’une expérience de 15 ans dans l’IT et passé notamment par Mobivia et Adéo. L’idée de Movalib germe en 2022 dans l’esprit des entrepreneurs suite à un constat fait auprès d’un garagiste. «J’avais façonné la marionnette, Dimitri lui a donné vie. Le constat était que tout dans cette profession fonctionnait globalement bien il y a encore 10-15 ans mais plus aujourd’hui car il y a tellement de flux. On consomme tout en live, en un clic. Le modèle de consommation de l’automobiliste ne colle plus au métier du garagiste». 

De cette problématique, le duo d’entrepreneurs décide de se lancer dans le développement de solutions SaaS dédiée à la gestion des garages indépendants. «Il a fallu quitter mon travail, passer du statut de salarié à entrepreneur mais surtout prendre des risques et lâcher prise. Je savais qu’il y avait un marché à prendre mais on n'est jamais sûr de rien» raconte le dirigeant, ancien garagiste par passion lorsqu’il était étudiant.

Gain de productivité de 15%

Le marché est en effet colossal avec 25 000 garagistes indépendants en France employant en moyenne deux à trois personnes. «La France compte 40 millions de véhicules en circulation pour une population de 70 millions et nous sommes dans la région qui compte le plus de concentration de véhicules par rapport au nombre d’habitants». Sur ce marché, Movalib a donc une véritable carte à jouer : «Notre solution permet une meilleure optimisation et gestion du temps. On détourne les garagistes des tâches chronophages pour qu’ils gardent leur main dans le moteur», résume le CEO. En effet en France, les garagistes passeraient plus de deux heures par jour au téléphone alors qu’ils auraient en moyenne sept voitures à réparer dans une journée. «Notre outil vient simplifier la gestion des rendez-vous, le suivi des devis, la commande de pièces détachées et la relation client. C’est à la fois un gain de temps, un gain d’argent et donc un gain de productivité de 15% supplémentaire».

Commercialisation en mars dernier

Grâce au soutien précieux de Transalley - le technopôle valenciennois des transports et des mobilités durables -, et du vaisseau amiral lillois Euratechnologies, Movalib lance la commercialisation de sa plateforme en mars 2024. «Nous nous sommes rendus compte au bout de trois mois de cas de sous-usage. Donc au-delà de vendre la solution, notre deuxième cheval de bataille est que les professionnels l’utilisent bien afin d’assurer tous les rendez-vous et ne pas oublier les commandes de pièces par exemple». Si l’outil semble facile d’utilisation, rapide et aux fonctionnalités multiples, il est également évolutif et régulièrement amélioré. «Le but est de réduire au maximum le nombre de clics pour le professionnel». L’abonnement à la plateforme inclut également la partie formation avec trois rendez-vous en visio ou en présentiel.

En l’espace des six derniers mois, la start-up a renforcé son effectif de dix personnes. Fin 2025, la start-up devrait atteindre 20 collaborateurs. La jeune pousse se donne trois à cinq ans pour être un acteur majeur sur le marché français. Pour cela, Movalib a récemment finalisé une première levée de fonds (voir encadré). Mais l’objectif, avant tout, est de cadrer le projet d’ici les 24 prochains mois : «On doit bien gérer ce 'pré-seed', et notre première responsabilité, au-delà du fait d’avoir un produit conforme et qui fonctionne bien, est de faire en sorte que le projet soit viable et durable. On a une feuille de route déjà toute tracée. On n’en sortira pas tant que les emplois ne sont pas préservés». Si Movalib s’attaque aux Hauts-de-France et à la Normandie pour commencer, la jeune pousse vise le reste de l’Hexagone avant de franchir le cap à l’international. «Nous avons une cible à aller chercher assez vite au Benelux et Royaume-Uni, mais nous souhaitons mailler la France d’abord».