« Mon trophée me donne l’occasion de témoigner »
Céline Hocquet, est directrice de la filiale France du groupe Metarom depuis 2012. Implantée à Boves, l’usine distribue des solutions arômatiques et sucrantes pour les grands groupes agroindustriels. À la tête de 140 salariés, la dirigeante a reçu le Trophée Femme dirigeante le mois dernier. Elle explique pourquoi cette récompense lui tient à cœur.
Picardie La Gazette : C’était la première édition des trophées des Femmes de l’économie en Hauts-de-France cette année. Votre candidature a été une réussite au premier coup d’essai. Que représente ce trophée pour vous ?
Céline Hocquet : Chez Metarom, nous aimons participer à toutes sortes de trophées quand nous nous lançons dans une innovation. Nous y voyons un moyen de faire des rencontres, c’est enrichissant. J’ai entendu parler de ces trophées un peu partout sur LinkedIn, de par Initiative Somme France ou encore la CCI Amiens Picardie, et j’ai décidé de monter mon dossier de candidature pour participer à un nouveau challenge. Ce trophée ne débouchera pas sur quelque chose de concret dans l’immédiat, même si j’espère qu’il libérera la parole sur la place de la femme en entreprise. Il faut un équilibre homme/ femme, autant dans l’environnement personnel que dans l’environnement professionnel. Dans notre culture, la femme a encore ce devoir de se dédier à ses enfants plutôt qu’à son travail. Pourtant, un père peut aussi faire le choix de voir plus souvent ses enfants. Dans ce cas, donner une heure limite aux réunions en entreprises pour voir ses enfants en fin de journée est une solution qui s’applique aux deux sexes, par exemple. Il faut réorganiser la vie entreprise dans l’ensemble, pas seulement en faveur des femmes.
P.LG. : Vous candidatiez donc à ces trophées plutôt pour représenter la philosophie de votre entreprise ?
C.H . : C’est aussi à titre personnel. Je veux témoigner de mon expérience pour montrer qu’il n’y a pas de barrières, et pour créer de l’envie chez les jeunes femmes qui voudraient se lancer dans la vie professionnelle. Les chiffres sont là, ils y a moins de femmes dirigeantes que d’hommes dirigeants. C’est à cause d’une culture trop ancrée.
P.L.G. :Vous semblez très sensible à la cause féminine, faîtes-vous partie d’un club de femmes dirigeantes ?
C.H. : Je suis membre du Club Diane, un club de la CCI, depuis 2003. C’est une construction qui me plaît, car il n’y a pas de rencontres régulières, qui peuvent parfois être contraignantes. C’est simplement un groupe d’appui qui se retrouve sur une adresse commune pour demander conseil ponctuellement. Les discussions y sont très larges : ça va de la question relative au travail, à la recherche d’une babysitter. Autrement, je ne peux pas dire que je sois engagée à 100% dans la cause féminine. Mon trophée me donne l’occasion de témoigner, mais je n’en fais pas le symbole d’une lutte.