Mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po: Macron dénonce des propos "parfaitement intolérables"

Emmanuel Macron a dénoncé mercredi lors du Conseil des ministres des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables" rapportés lors d'une mobilisation pro-palestinienne...

Emmanuel Macron a dénoncé des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables" rapportés lors d'une mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris © BERTRAND GUAY
Emmanuel Macron a dénoncé des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables" rapportés lors d'une mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris © BERTRAND GUAY

Emmanuel Macron a dénoncé mercredi lors du Conseil des ministres des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables" rapportés lors d'une mobilisation pro-palestinienne la veille à Sciences-Po Paris.

Le chef de l'Etat "a rappelé avec clarté et fermeté sa position: oui, les établissements universitaires sont autonomes, mais cette autonomie ne justifie en aucun cas le moindre début de séparatisme", a déclaré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot.

Mardi matin, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de la prestigieuse école de sciences politiques, creuset des élites françaises, dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".

Une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NDLR) à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X.

"+Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste+", tels sont les propos dénoncés par l'UEJF sur X. 

Interrogé par l'AFP, Hicham, membre du Comité Palestine de Sciences-Po, réfute qu'une telle phrase ait été prononcée. 

"Je trouve ça triste que des faits non vérifiés soient directement rapportés au président de la République", juge l'étudiant qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Nous n'acceptons aucune forme d'antisémitisme."

Selon Mme Thevenot, "des témoins ont été entendus" par la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, qui s'est rendue sur place mardi, invitant "la jeune étudiante qui a été victime de ces propos (...) à se présenter devant la justice."

La direction de Sciences-Po a annoncé saisir "la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables", considérant auprès de l'AFP "que plusieurs lignes rouges ont été franchies".

Selon une étudiante présente dans l'amphithéâtre interrogée par l'AFP, la jeune femme membre de l'UEJF a été empêchée d'entrer "pour des raisons de sécurité, parce qu'elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens". "Elle est la seule à n'avoir pu entrer. D'autres membres de l'UEJF ont assisté aux débats", a-t-elle affirmé, sous couvert d'anonymat.

Le député apparenté LFI, Aymeric Caron, a adressé mercredi sur X un "bravo aux étudiants de Sciences Po qui se mobilisent contre le génocide en cours à Gaza", tout comme la candidate LFI aux élections européennes, Rima Hassan, qui a apporté mardi sur X son "soutien à tous les étudiants-es et à toutes les facultés qui se mobilisent contre le génocide en cours."

"Ce qui s'est passé a un nom: l'antisémitisme", écrit pour sa part Aurore Bergé, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, également sur X. 

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