Minidéco : des autos à la découpe…
Accrocher la moitié d’une carrosserie dans son salon ! C’est sur cette vague, version déco, que surfe la jeune société nancéienne Minidéco. Pilotée par Carol Philippon, elle propose la découpe d’Austin Mini, Fiat 500 ou encore 2CV, histoire de finir leur vie sur un pan de mur. Les puristes peuvent s’arracher les cheveux, l’adepte du chalumeau a essuyé les plâtres chez les particuliers et entend bien continuer à tracer sa route en touchant les professionnels.
La «destructrice de Minis»… c’est le surnom que lui donnent certains professionnels de l’automobile avec qui elle travaille. Sobriquet bien trouvé pour Carol Philippon, cette institutrice nancéienne à mi-temps ne répare pas les Austin Mini d’antan… elle les découpe, désosse leur batterie, dépose leur moteur et tout le vital mécanique, leur démonte le pot d’échappement et les cardans avant de les accrocher au mur. Comme un trophée pour cette chasseuse de carrosseries mythiques ? Plutôt comme une décoration murale, nouvelle tendance en vogue dans les lofts des bobos urbains. Après les murs végétaux, les vieilles guitares Gibson ayant perdues leur fée électrique et autres objets recyclés à la sauce design, place à la moitié de carrosserie murale. Une lubie mécanico-décorative naît d’un dilemme cornélien version décoration. Il y a trois ans, elle prend possession d’un ancien atelier de reliure de la rue Saint Anne à Nancy. L’appartement-loft regorge d’espace, terrain de jeu expressif pour la trentenaire avancée. «Il y avait cet important pan de mur et il fallait que je trouve quelque chose d’original pour le décorer tout en gardant l’esprit loft. Après pas mal de réflexion, j’ai décidé d’y accrocher une Austin mini.» La carlingue, elle l’a trouvée via le web chez un particulier. «Le pauvre, s’il savait ce que j’en ai fait», plaisante la «destructrice» devant sa «Mini» découpée, première d’une longue série. Papa est un ancien métallo, cela aide et elle «adore la découpe, c’est là que je m’éclate le plus.»
À la recherche de Fiat 500…
Le petit bolide accroché fait mouche chez ses amis urbains, issus de la tribu des archis, artistes et autres CSP +. «Et, c’est partie comme cela, j’ai commencé à répondre à des demandes.» La petite entreprise est lancée et la sphère de la clientèle commence à se développer. «J’ai eu une demande après un salon pour décorer une chambre d’ado avec une Mini version UK. Là, je passe avec des sous-traitants pour la peinture et la sérigraphie de la carrosserie et naturellement la pose de l’engin.» La mythique «Mini» n’est pas la seule à passer dans les mains de Miss Découpe. «J’ai des demandes notamment, pour des Fiat 500, de plus en plus difficiles à trouver d’ailleurs.» Si les particuliers s’affichent comme la première cible de Carol Philippon, c’est chez les professionnels qu’elle entend faire son trou (voir encadré). De salon en salon, Minidéco trace sa route. Après Habitat Déco à Nancy puis la Foire de Lyon récemment «en partenariat avec un cuisiniste», l’accrocheuse de bolides entend participer à Maison et Objets à Paris. «C’est un cran supérieur car là je toucherai les professionnels pur et dur.» Une montée en puissance possible vu à la vitesse à laquelle carbure la passionnée. La route semble toute tracée, n’en déplaise aux puristes des vieilles mécaniques. L’auto va droit dans le mur aujourd’hui…