Migrants : à la recherche de solutions

Plusieurs fois repoussée, la visite de Manuels Valls à Calais a eu lieu le 12 décembre dernier. S'il ne dispose pas de remède miracle, le ministre de l'Intérieur a proposé ses solutions.

La visite de Manuel Valls fut aussi l'occasion de la tenue d'une table ronde réunissant toutes les parties prenantes. Parmi celles-ci, les élus (à gauche de la photo) : Jacky Hénin, député européen, Yann Capet, député et Natacha Bouchart, sénateur-maire de Calais.
La visite de Manuel Valls fut aussi l'occasion de la tenue d'une table ronde réunissant toutes les parties prenantes. Parmi celles-ci, les élus (à gauche de la photo) : Jacky Hénin, député européen, Yann Capet, député et Natacha Bouchart, sénateur-maire de Calais.
Hervé Morcrette

La visite de Manuel Valls fut aussi l'occasion de la tenue d'une table ronde réunissant toutes les parties prenantes. Parmi celles-ci, les élus (à gauche de la photo) : Jacky Hénin, député européen, Yann Capet, député et Natacha Bouchart, sénateur-maire de Calais.

A Calais, l’affaire n’est pas nouvelle : au cours de l’été 1999, des Kossovards avaient installé des tentes de fortune dans le parc Saint-Pierre, rendant ainsi brusquement visible l’ immigration clandestine vers la Grande-Bretagne. Depuis, les nationalités ont beaucoup varié mais le phénomène a perduré. En cause : l’attractivité de la terre anglaise. Admettant que «la pression s’accroît depuis juin», Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, s’est rendu à Calais pour se rendre compte.

Pas de ZSP. Pour répondre à la situation créée par la présence de migrants à Calais, Natacha Bouchart, sénatrice-maire, avait demandé l’installation d’une ZSP (zone de sécurité prioritaire). Le ministre de l’Intérieur lui oppose une fin de non-recevoir, arguant que la ZSP «n’est pas adaptée à la situation de Calais». M. Valls préfère “fidéliser” la compagnie de CRS qui œuvre déjà à Calais. “Fidéliser“, cela veut dire qu’elle stationnera à demeure dans la ville des Six Bourgeois, ce qui permettra à ses fonctionnaires d’avoir “une meilleure connaissance du terrain“. Il préconise également la création de “Maisons de migrants” au sein desquelles pourraient être réglés les problèmes de santé et d’hygiène, mais en aucun cas d’hébergement  : il ne s’agit pas de créer un nouveau Sangatte…

Un problème européen. Parmi les mesures préconisées par le ministre de l’Intérieur figurent aussi la coordination de la lutte contre l’immigration clandestine, l’amélioration de la sécurité au centre de rétention administrative de Coquelles et le renforcement des contrôles afin d’arrêter les clandestins avant leur arrivée dans le Calaisis. Manuel Valls, s’il n’est pas venu les mains vides à Calais, ne détient pas de recette miracle. Il a d’ailleurs tenu à préciser que le problème ne pouvait se régler ni au niveau local ni même au niveau national, mais dans un cadre européen, notamment avec les Britanniques. M. Valls a préconisé une renégociation des accords de Sangatte et du Touquet (qui placent la frontière à Calais) et a annoncé sa prochaine visite accompagné de son homologue britannique.

Vous ne manquez pas d’atouts !” S’il “se refuse à laisser croire que Calais est en état de siège“, le ministre de l’Intérieur admet un “sentiment d’insécurité” ressenti par la population locale. Tout cela ne va pas sans répercussions économiques. Que peut faire l’Etat dans ce domaine ?  “Calais fait partie des préoccupations de l’Etat au sens positif du terme et a droit à son soutien“, répond le ministre. Et botte quelque peu en touche en ajoutant : “Avec Eurotunnel, une gare TGV et deux autoroutes, vous ne manquez pas d’atouts !