Michelin réduit son empreinte hydrique en Saône-et-Loire
Devant les épisodes climatiques extrêmes, allant de la sécheresse aux inondations, la gestion de l’eau s’impose de plus en plus à toutes les strates de la population. En Saône-et-Loire, l'agence de l'eau Loire-Bretagne et l’usine Michelin de Blanzy ont travaillé de concert pour préserver cette ressource grâce à un investissement de quatre millions d’euros autour du projet Hydroloop.
Avec 153 200 m2 d’eau prélevés chaque année, l’usine Michelin de Blanzy utilise autant d’eau dans ses procédés (notamment pour le refroidissement), que 1 500 foyers sur la même période. Pour réduire cette empreinte environnementale, l’industriel a engagé un investissement de quatre millions d’euros soutenus à hauteur de 980 000 euros par l’agence de l’eau Loire-Bretagne. « Il y a un enjeu environnemental essentiel pour notre écosystème, mais on ne peut pas nier que cela s’inscrit aussi dans notre business et dans notre compétitivité. En cas de sécheresse, nous pourrons continuer à fonctionner pendant dix jours sans prélever d’eau dans le milieu naturel » souligne Sacha Kettler, directeur de l’usine Michelin de Blanzy qui insiste sur le plan d’action environnemental mis en place par Michelin.
De son côté, Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation Allier Loire amont de l'agence de l'eau Loire Bretagne, explique les motivations de sa structure à soutenir le projet : « Le dérèglement climatique met en lumière les problématiques tant pour les citoyens, les agriculteurs que les industriels. La mission de l’agence de l’eau consiste à restaurer les rivières, les nappes, les étangs… Mais on ne peut pas le faire s’il n’y a pas d’eau donc nous accompagnons chacun à réduire ses consommations. »
Une boucle fermée pour l’eau
L’agence de l’eau peut apporter un financement entre 40 à 70 %, selon le projet et la taille de l’entreprise, puisque même les artisans et les PME sont concernés. Michelin mise sur le site de Blanzy pour devenir la première unité zéro CO2 en 2026. Après avoir mis en place la valorisation totale de ses déchets, le site industriel ambitionne, grâce à son projet Hydroloop, d’être autonome à 80 % vis-à-vis de la ressource en eau.
Pour ce faire, l’entreprise a renforcé le rôle de sa station d’épuration déjà présente sur place en lui ajoutant un filtre à tambour pour retenir les matières en suspension et un filtre à charbon actif, capable de retenir, lui, l’essentiel des micropolluants. Les eaux nettoyées repartent dans le process « Les déchets sous forme de boue peuvent ensuite se destiner à être utilisés comme engrais selon leur teneur ou seront brûlés » simplifie Jean-Pierre Morvan.
Une suite logique
Pour mettre en place ce projet commun, les choses se sont faites naturellement à en croire les deux responsables. « Nous sommes en contact depuis plusieurs années. Nous participons, par exemple, aux assises de l’eau » précise Sacha Kettler qui espère inspirer d’autres industriels. À Blanzy, Michelin emploie 1 200 personnes et fabrique 156 000 tonnes annuelles de produits semi-finis et pneumatiques qui se destineront aux secteurs du génie civil, de l’aéronautique ou encore de l’armée. En parallèle, le site Michelin de Clermont-Ferrand profite également du soutien de l’agence de l’eau Loire Bretagne.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert