Michelin: après 44 ans au sommet, le chef Georges Blanc perd sa troisième étoile
Avant la remise de ses étoiles pour 2025 lors d'une cérémonie le 31 mars, le guide Michelin a procédé à ses rétrogradations jeudi, révélant la perte par le chef français Georges Blanc de sa...

Avant la remise de ses étoiles pour 2025 lors d'une cérémonie le 31 mars, le guide Michelin a procédé à ses rétrogradations jeudi, révélant la perte par le chef français Georges Blanc de sa troisième étoile 44 ans après son obtention.
"On ne s'y attendait pas", a réagi auprès de l'AFP le chef de 82 ans, à la tête du restaurant Georges Blanc à Vonnas, dans l'Ain. "Il va manquer une étoile qui s'efface, donc on va faire avec les deux étoiles. Il n'y a pas de problème", a-t-il ajouté.
"On va gérer avec, peut-être qu'on sera moins élitiste et puis un peu plus accessible", a avancé le célèbre ambassadeur de la volaille de Bresse. Le menu et les prix vont-ils être revus ? "On va se concerter. Je pense que nos clients nous connaissent tels que nous sommes. Nous avons une maison qui tourne bien. C'est un modèle économique qui a fait ses preuves, donc il n'y a pas de raison que ça ne continue pas", a-t-il estimé.
Le directeur du guide rouge, Gwendal Poullennec, a salué "la longévité dans la qualité de la Maison Blanc".
"Je peux vous assurer que les équipes du guide Michelin cette année, comme les suivantes, vont continuer à suivre cette table avec la même bienveillance, la même exigence, mais toujours la même envie pour refléter dans nos classements l'évolution de la qualité de la table", a-t-il déclaré à l'AFP.
Issu d'une lignée de cuisinières de renom, Georges Blanc dirige l'établissement le plus anciennement étoilé au monde sans discontinuer. Sa grand-mère Élisa Blanc, surnommée la Mère Blanc, a obtenu la première étoile en 1929 puis la deuxième en 1932.
Passionné d'aviation mais recalé de l'École de l'air à cause de son daltonisme, Georges Blanc a rejoint l'aventure familiale aux côtés de sa mère Paulette en 1964, avant d'en prendre pleinement les rênes en 1968, à tout juste 25 ans, et d'obtenir la troisième étoile en 1981.
"J'ai vécu plus longtemps avec trois étoiles que depuis ma naissance à l'arrivée de la troisième étoile", a souligné le chef.
Village gourmand
"C'est vraiment sous son impulsion que ce qui était une auberge familiale a connu un nouvel essor pour devenir ce village gourmand qui est une véritable destination gastronomique aujourd'hui", a pour sa part assuré Gwendal Poullennec.
En plus de son restaurant étoilé, le Bressan a développé à Vonnas (Ain), village de 3.000 habitants, plusieurs hôtels, une auberge qui sert les grands classiques de sa mère et de sa grand-mère et des commerces de bouche.
"Georges Blanc a positionné Vonnas sur la carte gastronomique mondiale et pas seulement française", a estimé M. Poullenec.
En comptant ses restaurants à Saint-Laurent, en face de Mâcon, Bourg-en-Bresse ou encore Villefranche-sur-Saône, l'octogénaire est aujourd'hui à la tête d'un empire d'une dizaine d'établissements et de plus de 300 salariés.
Au total, 22 établissements étoilés ont été déclassés cette année: un trois étoiles, un deux étoiles (Le Puits Saint-Jacques du chef William Candelon, dans le Gers) et 20 ayant perdu leur unique étoile, dont quatre en raison d'un changement d'orientation ou de propriétaires, indique le guide.
Vingt-deux restaurants ayant une étoile ont également fermé l'an dernier, tout comme la doublement étoilée Maison Ruggieri à Paris.
"Le nombre de fermetures cette année est en ligne avec ce que nous avions pu observer l'année dernière", souligne-t-on au guide Michelin, en rappelant que 639 tables ont fermé en France en 2024.
La rétrogradation de la maison de Georges Blanc succède à celle du restaurant La Bouitte, en Savoie, de René et Maxime Meilleur l'an dernier, et à celles des stars Guy Savoy à Paris et Christopher Coutanceau à La Rochelle, qui avaient provoqué un séisme dans le milieu de la gastronomie en 2023.
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