Michel Dagbert : entre devoir et circonstances
A quelques mois de la fin de leur mandat fixé en décembre 2015, les conseillers généraux du Pas-de-Calais ont élu un nouveau président suite à la démission de Dominique Dupilet. Un acte qui doit servir à faire rebondir le Département à la veille d'une réforme qui pourrait bien lui être fatale.
Une présidence-intérim de caractère. Voilà à quoi se destine Michel Dagbert, le nouveau président du conseil général du Pas-de-Calais, «terre de résistance». Un socialiste du bassin minier (mais né à Rety, près de la Côte), qui a fait «les trois huit pendant 23 ans en tant qu’aide-soignant» et qui n’entend pas laisser tomber le combat de son prédécesseur, Dominique Dupilet, très largement investi contre la réforme territoriale en discussion au Sénat. «J’en appelle aux parlementaires qui siègent à cette assemblée pour qu’ils refusent la disparition des Départements», a-t-il déclaré lors de son discours d’intronisation. Adhérent du parti socialiste depuis 1978, Michel Dagbert a 52 ans. Après être passé par les clubs Léo Lagrange, il est conseiller municipal de Barlin en 1978. Adjoint puis maire de la commune, il devient également conseiller général en 2002. Deux ans plus tard, il est élu vice-président chargé du personnel. Michel Dagbert a été élu le 23 juin dernier, avec 60 voix contre 13 en faveur de Michel Petit (UMP) ; 4 votes blancs ont aussi été comptabilisés. Le PS détient la majorité absolue des sièges.
«Soyons nous-mêmes». «Notre ligne est simple, claire : soyons nous-mêmes. N’ayons pas peur d’aborder les questions comme la péréquation territoriale. Les Départements sont d’une grande utilité, d’une grande proximité. Peut-être avons-nous péché par excès d’humilité en ne faisant pas savoir tout ce que nous faisions», a indiqué le nouveau président. L’assemblée a ensuite élu 14 vice-présidents, dont la plupart étaient déjà en place. «C’est la continuité qui est affichée», a souligné la 1re vice-présidente Françoise Rossignol. «Le Conseil général est un gros paquebot, on ne change pas de cap comme cela. Nous poursuivons le combat : le fait que ce soit le PS qui fait la réforme ne nous oblige pas à nous taire. Bien au contraire. Le président Dupilet part par devoir, pour bien montrer que c’est le combat pour la nouvelle génération», a encore indiqué le nouvel édile. Plus loin, dans le fond de l’assemblée, l’ancien président pense déjà à la suite. Il ne partira certainement pas en retraite ; il surveillera la Côte. Une mission sur la transfrontalité devrait lui être confiée prochainement. En secret, il travaille à faire venir la reine Elisabeth pour un événement futur.