Meuse : «pas de signes globaux alarmants»

Suivant un échantillon de près de 90 entreprises (de plus de 40 salariés) représentant 50% des chiffres d’affaires déclarés en Meuse, Patrick Naert, l’administrateur général des finances publiques de la Meuse, livre son analyse de la situation économique. Rencontre.

«On peut donc parler d’un appauvrissement, qui se fait malheureusement en toute discrétion», confie Patrick Naert, l’administrateur général des Finances publiques de la Meuse.
«On peut donc parler d’un appauvrissement, qui se fait malheureusement en toute discrétion», confie Patrick Naert, l’administrateur général des Finances publiques de la Meuse.
«On peut donc parler d’un appauvrissement, qui se fait malheureusement en toute discrétion», confie Patrick Naert, l’administrateur général des Finances publiques de la Meuse.

«On peut donc parler d’un appauvrissement, qui se fait malheureusement en toute discrétion», confie Patrick Naert, l’administrateur général des Finances publiques de la Meuse.

Les Tablettes Lorraines : Quelle est l’évolution des chiffres d’affaires ?

Patrick Naert : Il est difficile d’apporter une analyse précise, car d’un mois à l’autre, les tendances changent. En septembre, une baisse de 2% était enregistrée sur les chiffres d’affaires des plus grosses entreprises (faisant leur déclaration en Meuse) alors qu’en octobre, on constate une progression de 7%. Au cours du premier semestre, les plus petites entreprises enregistraient plutôt une baisse moyenne. Depuis cet été, ces mêmes structures augmentent entre 8 et 10%. Il faut se méfier des chiffres d’affaires, car la hausse ne signifie pas forcément que les entreprises sont en bonne santé. On doit regarder les marges. Toutefois, cette tendance à la hausse est un signe plutôt positif qui signifie que la situation n’est pas désespérée. Cette fluctuation rejoint le peu de visibilité des chefs d’entreprise. Je rappelle que, selon les entreprises, la situation peut être différente au sein d’un même secteur d’activité. Tous ces chiffres doivent cependant être relativisés. Quand on raisonne par rapport aux années 2010 et 2011, le chiffre d’affaires de 2012 est en hausse de 0,7% alors que si on compare à 2008, on est à -18%.

Au-delà de la hausse moyenne des chiffres d’affaires, avez-vous d’autres signes encourageants ?

Oui, le deuxième point positif vient de l’augmentation des investissements et plus précisément de la TVA sur l’immobilisation, de l’ordre de 14%. Cette donnée recoupe les propos des banquiers, qui expliquent avoir actuellement des projets à financer, même s’ils ne sont pas submergés par les dossiers.

Quelle est votre perception globale de l’année 2012 ?

Les chiffres sont difficiles à interpréter mais ne confirment pas le catastrophisme annoncé par certains. En début d’année, les procédures collectives ont explosé, mais depuis cet été, une baisse notable est marquée. On est globalement sur les mêmes données qu’en 2011. La baisse des exportations, de l’ordre de 8%, est à prendre en compte en 2012, même si elles ne concernent qu’un petit nombre d’entreprises. On est vigilant, mais il n’y a pas de signes globaux particulièrement alarmants. Ce qui m’inquiète davantage, c’est la poursuite du délitement du tissu économique local. Les statistiques de l’Urssaf nous révèlent une baisse inexorable des emplois salariés en Meuse. On peut donc parler d’un appauvrissement, qui se fait malheureusement en toute discrétion.

Quels sont les secteurs d’activité qui ont davantage souffert en 2012 ?

Au-delà de l’ameublement, qui souffre depuis déjà de nombreuses années, deux secteurs sont en retrait dans les évolutions, en l’occurrence le transport ainsi que le bâtiment et les travaux publics avec plusieurs alertes observées au cours du premier semestre.

De manière individuelle, suivezvous plus particulièrement certaines entreprises en difficulté ?

Oui. Certaines sont fragilisées dans le sens où elles ne disposent pas de trésorerie mobilisable. Elles n’ont donc pas de réserve. En cas de baisse d’activité, soit elles sont en capacité de s’adapter, soit leur survie peut être menacée. Ces entreprises peuvent nous saisir. Mais elles ne le font malheureusement pas. Je ne peux que renouveler le même message en rappelant que nous sommes à la disposition des chefs d’entreprise.