Meuse : l’incertitude en attendant la reprise

Menée en juin, la dernière enquête de l’Observatoire des entreprises de la Meuse (Odem) révèle la dégradation de la situation économique dans ce département enregistrée au cours du premier semestre 2013. Seule l’industrie semble le mieux résister.

D’après de l’Observatoire des entreprises de la Meuse, l’Industrie est le seul secteur à résister.
D’après de l’Observatoire des entreprises de la Meuse, l’Industrie est le seul secteur à résister.
D’après de l’Observatoire des entreprises de la Meuse, l’Industrie est le seul secteur à résister.

D’après de l’Observatoire des entreprises de la Meuse, l’Industrie est le seul secteur à résister.

À quand la reprise ? Il va falloir encore être patient, selon les chefs d’entreprise meusiens qui ne sont pas vraiment optimistes et pensent qu’il faudra vraisemblablement attendre après 2015 pour qu’enfin une inversion de la tendance se dessine. Et malheureusement, le ralentissement anticipé de l’activité par les dirigeants interrogés au second semestre 2012 s’est confirmé au cours du premier semestre 2013. D’ailleurs, cet indice de l’activité se situe en dessous de l’équilibre avec seulement 15 % d’entreprises qui jugent leur niveau de vente satisfaisant alors qu’elles étaient encore 28 % six mois plus tôt. L’année 2013 est pour le moment marquée par un recul sensible des différents indicateurs avec des ventes sur le marché intérieur, qui se réduisent encore, un retrait du courant d’affaires à l’export, une sous-utilisation des capacités de production pour un tiers des établissements et des stocks, qui s’alourdissent. Ces constatations de l’Odem ne font que confirmer les déclarations de Pierre Nicora, le président de la Fédération du BTP et Jean-Marc Josselin, le président de la Capeb, qui ont évoqué un début d’année catastrophique en termes d’activité freinée par des conditions météorologiques et un contexte morose.

Vers une moindre dégradation ?
Sans surprise, l’enquête met en avant des carnets de commandes qui s’amenuisent même si 47 % des dirigeants estiment que leur niveau de commandes est «moyen». Quant aux indicateurs financiers, ils restent orientés défavorablement avec des marges qui se dégradent. La rentabilité reste «fragile» pour 43 % des patrons sondés. Seuls 8 % d’entre eux la jugent «bonne». Face à une trésorerie faible, l’inquiétude prime sur l’avenir de certaines structures, qui sont actuellement affaiblies. Compte tenu de ces indicateurs défavorables, l’emploi enregistre une nouvelle dégradation en Meuse, où 31 % des chefs d’entreprise pensent s’orienter à court terme vers une réduction des effectifs contre une hausse pour 10 %. Le catastrophisme n’est toutefois pas de mise puisque l’emploi est stable dans 59 % des entreprises interrogées. Dans ce contexte difficile, le commerce et les services souffrent davantage. Le solde d’opinions reste également négatif dans le BTP avec une amélioration pour 28 % des sondés contre une dégradation pour 36%. Reste à savoir si la légère reprise observée depuis le mois de mai par la Fédération du BTP va se poursuivre. Seule l’industrie (notamment l’agroalimentaire) résiste. Comme au semestre précédent, 30% des établissements estiment avoir un niveau d’activité satisfaisant contre 19% d’avis opposés. «La conjoncture n’est ni triste, ni fleurissante mais plutôt incertaine», estime Michel Jubert, le président de la CCIT 55 Plus optimiste, Khaled Zainine de la CRCIL insiste sur les prévisions qui annoncent une «moindre dégradation» au cours du second semestre 2013.