Meuse : le climat des affaires toujours angoissant
La conjoncture 2012 et les perspectives 2013 ont été dévoilées le 19 février à Bar-le-Duc par Dominique Lanvin, le directeur départemental de la Banque de France et Emilie Vichard, la responsable information économique de la CCI territoriale de la Meuse.
L’inquiétude se mesure-t-elle au nombre de personnes présentes ? Si c’est le cas, l’attente était grande ou la salle trop petite pour accueillir les chefs d’entreprise et les élus locaux venus en nombre prendre connaissance des dernières données économiques, en présence des trois présidents consulaires, de Patrick Naert, le directeur départemental des services fiscaux et d’Isabelle Dilhac, la préfète. Sans surprise, le climat des affaires ne parvient pas à rebondir. «L’année 2012 n’aura pas été catastrophique, mais décevante pour tous les secteurs d’activité», estime Dominique Lanvin, qui a présenté les résultats régionaux de la Banque de France. Du côté des dossiers de surendettement, seules les Vosges voient leur situation se dégrader alors que la Meuse affiche une baisse de (- 6 %) contre (- 3,5 %) pour la moyenne régionale. Selon l’Observatoire des entreprises en Meuse, l’enthousiasme n’est pas de mise pour le niveau d’activité avec une tendance à la baisse, qui continue avec seulement 28 % d’avis positifs pour les chefs d’entreprise interrogés. S’il y a six mois, 30 % des dirigeants émettaient un avis défavorable, ils sont désormais 25 %. Voilà pour la note d’optimisme. Dans ce contexte difficile, les indicateurs financiers révèlent une même fragilité avec des marges, qui se réduisent pour la moitié des répondants. Ce problème atteint des sommets lors des appels d’offres pour le secteur du bâtiment.
Perspectives en berne
«À force de tirer sur les prix, on est sur le fil du rasoir ; ce qui fragilise les entreprises», s’inquiète Michel Jubert, le président de la CCI 55. Quant à l’emploi, après un fort recul observé au premier semestre 2012, un nouveau repli se dessine. La réduction des effectifs touche 24 % des entreprises. Le recours au travail temporaire suit le même mouvement, même si 54 % conservent un effectif stable d’employés intérimaires. Ces résultats s’expliquent par des carnets de commandes, qui marquent le pas. Reste que selon Michel Jubert, «les entreprises vont devoir changer leur mode de fonctionnement, car les carnets de commandes à deux ans, c’est terminé». Mis en avant par la Capeb et la Fédération du BTP, le bâtiment et les travaux publics ont été confrontés à une nette baisse d’activité. Après un début d’année orienté à la baisse, les services et le commerce connaissent une certaine stabilité. Et si l’industrie a plutôt bien résisté, ce sont surtout les établissements de moins de vingt salariés, qui ont su tirer leur épingle du jeu. «On n’a plus cette stabilité, on peut le regretter mais c’est la réalité», explique pour sa part la préfète. Quant aux chefs d’entreprise, ils ne sont évidemment pas optimistes et s’attendent à une nouvelle dégradation pour 2013.