Meurtre de Louise: "en colère", le principal suspect aurait voulu "racketter" la collégienne
Cinq jours après le meurtre de Louise, 11 ans, dans l'Essonne, le principal suspect, qui avait tenté de "racketter" la victime, a été mis en examen pour meurtre sur mineure de moins de 15 ans...
Cinq jours après le meurtre de Louise, 11 ans, dans l'Essonne, le principal suspect, qui avait tenté de "racketter" la victime, a été mis en examen pour meurtre sur mineure de moins de 15 ans et placé en détention provisoire mercredi soir.
Ce jeune homme de 23 ans, décrit par son entourage comme pouvant être "violent", est soupçonné d'avoir tué la collégienne parce qu'il aurait paniqué devant ses cris alors qu'il voulait la "racketter", a détaillé le procureur de la République d'Evry Grégoire Dulin lors d'une conférence de presse plus tôt mercredi.
L'intention du suspect, qui avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur le 4 février, était "de racketter une personne pour se calmer" après une altercation lors d'une partie du jeu vidéo en ligne "Fortnite". Mais il a "paniqué" lorsque Louise s'est mise à crier, a ajouté M. Dulin.
La petite amie du suspect, également âgée de 23 ans, a été mise en examen pour non-dénonciation de crime et placée sous contrôle judiciaire, a indiqué le procureur mercredi soir.
Dispute" en ligne
Les gardes à vue des parents du jeune homme, interrogés aussi pour non-dénonciation de crime, ont elles été levées. Ils ont assuré ne jamais avoir eu connaissance de l'implication de leur fils dans la mort de Louise.
Le procureur a précisé que le principal mis en cause avait avoué son crime mardi en fin d'après-midi après l'avoir nié pendant les 24 premières heures de sa garde à vue. Il a également été confondu par son ADN.
Il a déclaré aux enquêteurs que, "très en colère après une dispute avec un joueur en ligne", il était sorti de chez lui vêtu d'une doudoune noire "dans laquelle se trouvait habituellement selon lui un couteau de type Opinel", a déclaré M. Dulin.
L'autopsie, réalisée samedi après-midi à l'institut médico-légal de Corbeil-Essonne, a exclu la présence de violences sexuelles.
Le suspect a expliqué avoir croisé en début d'après-midi Louise, élève au collège d'Epinay-sur-Orge qui portait son portable autour du cou, et avoir décidé de la suivre. Il l'a attirée dans le bois des Templiers, en prétextant avoir perdu un objet.
"Arrivé dans un coin tranquille", il lui a dit qu'il allait "fouiller ses affaires pour lui voler de l'argent en la menaçant avec un couteau", a détaillé le procureur.
Elle s'est mise "à crier" alors qu'il voulait fouiller son sac, a poursuivi le magistrat. "Paniqué par ses cris", le jeune homme l'a fait "tomber à terre" et lui a porté "plusieurs coups de couteau".
Il est ensuite rentré à son domicile, où il a retrouvé sa petite amie, qui a remarqué une blessure à sa main et du sang sur son menton. Après avoir prétexté s'être blessé seul, il lui a avoué avoir porté des coups de couteau à une collégienne "qu'il disait ne pas connaître".
Une autre collégienne abordée
Le procureur a expliqué que l'enquête de voisinage et des témoignages s'étaient révélés déterminants pour mener à l'interpellation du jeune homme au domicile familial.
Un témoin a dit reconnaître formellement le suspect sur des images de vidéosurveillance aux abords du bois des Templiers, situé à Longjumeau, ce qu'ont plus tard confirmé sa soeur de 19 ans et sa petite amie.
Actuellement étudiant en BTS informatique, le jeune homme "consacre la majeure partie de son temps libre à jouer aux jeux vidéo et reconnaît pouvoir être pris de violentes colères, ce que confirme son entourage", a décrit M. Dulin, précisant qu'il n'avait toutefois jamais fait l'objet d'un suivi médical ou psychologique.
Sa soeur, entendue comme témoin, l'a qualifié de "violent, nerveux, agressif". Elle avait déposé une main courante à son encontre en avril 2023 après avoir subi des violences de sa part.
Le jeune homme était connu pour une tentative de vol en juin 2021 et un vol en février 2022, deux affaires ayant fait l'objet d'alternatives aux poursuites.
Il avait également abordé une collégienne de 12 ans mardi dernier "dans le même secteur, prétextant avoir perdu son téléphone dans la forêt et avoir des problèmes de vue", a révélé le procureur de la République.
Cette dernière avait refusé de le suivre, échappant à son agresseur.
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