Métropole, Eurorégion et décentralisation

Suite et fin de l'interview de Daniel Percheron, publiée dans notre édition n° 8542.

D.R.

Daniel Percheron, sénateur du Pas-de-Calais.

La Gazette. A quoi doit-on s’attendre avec Jeremy Rifkin que vous avez missionné pour réfléchir au passage de la région dans la troisième révolution industrielle ?

Daniel Percheron. Nous prenons Rifkin pour confronter la vision d’un prophète du XXIe siècle − cité aussi bien par le parti communiste chinois que par les bobos de Californie − avec la réalité d’une région comme la nôtre. Nous avons bénéficié de la première révolution industrielle. Le séminaire du mois de mai va nous permettre d’aller au bout des choses.

 

La crise est forte, la région souffre. Que peut la Région ?

98% des emplois détruits par la désindustrialisation sont masculins. Cela modifie profondément la sociologie et donc la conscience régionale. Le bassin minier interroge le pays en lui disant : où nous emmenez-vous ? Et comme le pays ne répond pas, il vote non au capitalisme qu’on lui propose.

 

Voici un florilège de quelques réflexions de Daniel Percheron :

 – Sur l’Eurorégion : «Ça n’existe pas. Les régions belges sont des Etats. Les régions françaises sont des naines. Nous avons tout à nous dire et rien à faire ensemble. C’est terrible…»

Sur la «nouvelle phase de décentralisation» : «Le texte de Marylise Lebranchu manque de clarté, d’intelligence. Je ne comprends pas comment le parti socialiste peut aboutir à un texte aussi indigeste. Une occasion manquée.»

– Sur la Métropole : «La Métropole, depuis sa refondation grâce au tunnel et au TGV, représente l’atout n° 1 de la région. Elle ne doit pas être autiste mais aller à la rencontre des territoires. Depuis l’éloignement de Pierre Mauroy, cette rencontre me semble rare et moins intense. L’autre métropole de complément, celle du sens, c’est Lens-Douai».