Sociologie

«Métier de fille, métier de garçon ?» Et si on faisait bouger les lignes en Moselle ?

Les initiatives se multiplient en Moselle pour promouvoir la féminisation de nombreux métiers. C’est une réelle avancée sociétale et une salutaire évolution des mentalités. Les clichés et les freins concernent aussi les hommes. Beaucoup de professions en cherchent… et ont toutes les difficultés du monde à en trouver. Homme sage-femme ? Esthéticien ? Puériculteur ? On recrute...

Le genre masculin est sous-représenté dans de nombreux métiers.
Le genre masculin est sous-représenté dans de nombreux métiers.

BTP, informatique/numérique, mécanique. Ce sont là trois secteurs d’activité qui manquent de personnel féminin et qui en cherchent. Les actions et les sensibilisations, tant au niveau des entreprises que dans les collèges et lycées, sont légion. En Moselle, elles reviennent régulièrement dans le calendrier et portent progressivement leurs fruits. En parallèle à ce besoin de féminisation, il y a des hommes qui veulent exercer les professions dites féminines. On peut espérer que le terme «métier de fille, métier de garçon» soit un jour à ranger aux oubliettes : ce serait là une authentique avancée sociétale.

De la petite enfance au grand âge

Contrairement à bien des idées reçues, un homme peut être appelé sage-femme. Le terme signifie en effet «qui possède la connaissance de la femme». Parmi les professions du médical, le métier de sage-femme est celui qui présente l’un des taux de représentation le plus inégal. Selon l’Ordre des sages-femmes, les hommes ne sont que 2,8 % en 2021 à l’exercer. Second exemple. Quand le nombre d’hommes fréquentant un institut de beauté augmente, celui d’esthéticiens est moins de 3 %. Service de soins, maquillage, épilation, manucure, pédicure, vente de produits de beauté : la palette de ce métier. C’est ici une profession où le perfectionnisme, la précision du geste et la sociabilité vont de pair. Troisième exemple. Le secteur de la petite enfance fait partie des filières où les femmes sont surreprésentées. Le puériculteur est impliqué quand un bébé ou en enfant est en jeu, en maternité, service pédiatrique, crèche.

Tout le monde a sa place

En général, les métiers du domaine sanitaire et social pâtissent également d’une image où les hommes n’ont pas leur place. Pourtant, empathie, compréhension auprès de personnes dans le quotidien et l’aide dans des tâches comme le ménage, la cuisine et la toilette ne sont en rien exclusives d’un genre, quand il s’agit de veiller sur une personne âgée et/ou en situation de handicap. Ce déficit de présence masculine concerne aussi l’éducation. Ainsi, moins d’un tiers des effectifs de professeurs des écoles - en maternelle ou en primaire - sont des hommes, contrairement aux enseignants de collèges et de lycées. Selon les données de l'Insee, on recense 1 % d'assistants maternels et 3 % d'aides-soignants. On le voit, la vision stéréotypée des métiers subsiste, malgré de vraies et concrètes évolutions dans de nombreux domaines. Les lignes bougent, sans doute encore trop lentement. Il faut dire que la division sexuée des métiers n’a été remise en cause que depuis une quarantaine d’années. Finalement, ce sont aux femmes et aux hommes ensemble à faire évoluer les visions caricaturales et dogmes. Oser, c’est pouvoir…

3 %
Le taux d'hommes dans le métier de l'esthétique.