Méteren se dote d'un espace de travail collaboratif
Un fablab, un espace de coworking,… La communauté de communes de Flandre-Intérieure se dote d’un espace de travail collaboratif (codesign) en son sein, à Méteren. Tous les outils de la création d’entreprise se retrouveront sur ce nouveau site, situé dans les anciens locaux de Sypronord. «L’idée dans tout ça, c’est de laisser le maximum de pouvoir aux usagers», avance Pascal Codron, vice-président de la CCFI chargé du développement économique et ancien directeur de l’Institut supérieur d’agronomie Lille. Pour ce faire, une enveloppe de 120 000 € a été donnée au projet par la CCFI, et les investissements seront utilisés suivant l’avis des éventuels usagers et des partenaires. Réunis dans “l’estaminet d’idées” faisant partie du bâtiment destiné au projet, les dirigeants d’entreprise, les membres de la BGE et de la CCI ont discuté autour de tables rondes, afin de décrire les besoins essentiels d’un lieu tel que celui-ci. Les idées seront donc exploitées afin de flécher correctement les investissements, et ainsi laisser aux futurs utilisateurs le pouvoir d’organiser leur espace de travail, mais aussi des paramètres comme les horaires d’ouverture, par exemple. “A la fin, il y aura une appropriation totale de l’espace…“
Un endroit réunissant tous les besoins de la création d’entreprise. Toute la chaîne de la création d’entreprise sera respectée ici. De l’idée de départ dans l’estaminet d’idées (proposant des tables pour se réunir, un coin pause-jeux-cuisine et même une salle de projection) au prototypage dans le fablab, en passant par les réunions, les concertations, l’isolement (“il faut des endroits collectifs, mais il est aussi important de pouvoir s’isoler, pour rencontrer un client par exemple“), dans une série de bureaux prévus à cet effet, et même la gestion de l’entreprise (une pépinière d’entreprises jouxtera le fablab, les bureaux et les salles de réunion et de coworking pour les nouveaux entrepreneurs), tout est prévu. Situé en plein cœur d’une zone d’activité, même les salariés d’entreprises voisines pourront louer un espace de travail dans ce nouveau complexe destiné à l’innovation et à l’entreprise – le prix d’un tel lieu est en discussion, lui aussi. Le temps d’une heure, un jour ou une semaine, les locataires pourront se réunir, s’isoler, créer des prototypes, et ainsi ouvrir la porte à de nouveaux projets. Mais ce n’est pas le seul avantage du lieu. En effet, une crèche est située à proximité, l’autoroute est à quelques encablures et le lieu est équipé d’un très haut débit internet. Tous les ingrédients sont donc réunis pour un confort optimal. “L’objectif est de créer une chaîne qui prend du temps pour sortir des innovations. Plutôt que de ‘designer’ (dans le sens anglais de concevoir, ndlr) en chaîne, on va codesigner“, annonce Pascal Codron.
D’ici la fin de l’année. Le projet n’est pas encore fini, même s’il est en bonne voie. Il devrait voir le jour d’ici la fin de l’année, le temps de réunir les idées et d’investir les sommes adéquates, en comptant les éventuels travaux d’aménagement. Dans le viseur du projet : les entrepreneurs locaux, les entreprises établies ayant besoin d’un lieu supplémentaire afin de créer de nouveaux projets, mais aussi les entrepreneurs lillois, un peu à l’étroit dans les structures existantes dans la capitale des Flandres. «Nous sommes un territoire déficitaire en termes de création d’entreprise au niveau régional et national, précise Pascal Codron. Les entrepreneurs locaux se dirigent naturellement vers Lille pour créer leur entreprise. Ici, nous voulons offrir la possibilité, à ceux qui le veulent, de rester sur le territoire pour travailler, créer et innover. Et leur éviter d’avoir à faire le voyage jusqu’à Lille. Quelqu’un qui travaille à Lille perd 47 heures de travail par mois, c’est un facteur important. Un tiers du temps économisé dans les transports permet en moyenne à un télétravailleur d’en investir au moins un tiers pour son temps en famille et un tiers pour le travail.» Pour l’heure, l’ancien directeur de l’ISA a du mal à avancer un nombre d’intéressés précis. Mais nul doute que la formule saura plaire à un bon nombre d’entrepreneurs.