Prévenir les troubles musculo-squelettiques

«Mate», l’exosquelette qui soulage les opérateurs…

A Lallaing, l’entreprise TDR commercialise «Mate», un exosquelette de fabrication italienne, qui soulage les opérateurs pour les tâches répétitives mais leur évite aussi des traumatismes.

Dominique Watier, directeur et cofondateur de TDR, n'hésite pas à faire les démonstrations de "Mate" sur site. (© Aletheia Press / B.Dequevauviller)
Dominique Watier, directeur et cofondateur de TDR, n'hésite pas à faire les démonstrations de "Mate" sur site. (© Aletheia Press / B.Dequevauviller)

Dans certaines entreprises, on demande parfois aux ouvriers d’effectuer des tâches pénibles et répétitives, qui peuvent provoquer des troubles musculo-squelettiques (TMS) sur le long terme. L’entreprise nordiste TDR, spécialisée dans la robotique, a donc saisi une opportunité. Depuis quelques mois, elle distribue en France «Mate», un exosquelette fabriqué par l’entreprise italienne Comau. «Ce qui se faisait avant était lourd et difficile à installer, explique Dominique Watier, dirigeant et cofondateur de TDR en 2014. 'Mate' est beaucoup plus léger, plus facile à enfiler, et il soulage l’opérateur qui en est équipé de 30% de ses efforts…»

Un intégrateur de solutions robotiques

Le patron de Lallaing sait de quoi il parle. Depuis sa création, TDR (20 salariés) adapte toutes sortes de robots aux besoins de ses clients. «Nous sommes un intégrateur de solutions robotiques», détaille Dominique Watier. Par exemple, TDR implante depuis plusieurs années des robots en supprimant tout ce qui est enceinte grillagée afin d’avoir une meilleure coopération entre le robot et l’opérateur. Mais ce n’est pas toujours aussi simple. «Dans les vieilles usines, il est difficile de modifier l’agencement des machines, ajoute-t-il. L’exosquelette devient alors très intéressant car il apporte du bien-être à l’opérateur en le soulageant.»

Gérer les risques psychosociaux

Mais attention, le chef d’entreprise nordiste n’a pas l’intention de commercialiser son exosquelette à tout prix et dans n’importe quelles conditions : «Ce n’est pas un produit que l’on met n’importe où et n’importe comment.» Pour commencer, Dominique Watier, dont la PME a réalisé 3,5 millions de CA en 2019, veut convaincre les opérateurs de se laisser tenter par sa trouvaille. «On veut que ce soit eux qui réclament le robot, insiste-t-il. L’objectif est que l’opérateur se l’approprie. Qu’il se dise : ça supprime pas mal des tâches que je n’ai pas envie de faire.» Mais pas que...

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L'exosquelette "Mate" s'enfile rapidement et soulage l'opérateur à hauteur de 30% des efforts... (© Aletheia Press / B.Dequevauviller)


«On se distingue aussi par l’analyse de risques», poursuit le patron de TDR. Et notamment les risques psychosociaux. «Comment réagit une personne avec la proximité d’un robot ? Voilà le genre de questions que l’on se pose, explique encore Dominique Watier. Car ce genre d’équipement peut être intrusif voire même faire peur.» L’exosquelette doit aussi constituer une véritable plus-value pour ses utilisateurs : «Il y a une notion de transfert d’efforts. Si on met un système pour soulager le dos mais qu’ensuite on a mal aux poignets ou aux genoux, ça ne sert à rien.»

5 000 euros l’unité

Après une étude très poussée sur site, la société TDR incite son client à aménager le poste de travail de ses opérateurs. «On se déplace, conclut Dominique Watier. On observe et ensuite, on fait la présentation. On informe bien les opérateurs. Et si le client fait l’acquisition, on fait la formation.» L’exosquelette «Mate» coûte 5 000 euros l’unité. Mais si l’opérateur se sent mieux à son poste de travail, les entreprises vont vite s’y retrouver en termes de qualité de travail et donc de productivité.