Marchio recrute grâce aux forums de l'emploi
Très discrète, l’entreprise Marchio de Friville-Escarbotin, 70 ans cette année, s’est taillée une place à part entière dans le secteur du traitement de surface et du polissage. La société de 45 personnes peut prendre en charge une pièce unique comme un million pour des clients qui se trouvent dans toute la France. Elle possède aussi une entreprise en Tunisie, qui compte 45 salariés.
50 % de l’activité de Marchio est réalisée dans l’industrie (électrique, nucléaire…) et l’autre moitié dans le luxe. Ainsi, en 2022, les équipes ont participé à la réalisation de Médulla, la table du conseil des ministres mesurant 14 mètres, démontable et remontable en 20 minutes. Les équipes de Marchio ont travaillé à donner une teinte dorée un peu grisâtre, rappelant les dorures de l’Élysée, aux ornements en laiton incrustés dans le béton taloché qui recouvre la table en bois. Ces ornements servent à cacher les fils. Les luminaires sur pied, les lampes de bureaux des secrétaires de séances et les parties métalliques des meubles abritant les téléphones des ministres ont également été revêtus d'une teinte dorée-grisée. Depuis, le mobilier national fait appel à leurs compétences pour des chantiers de restauration et des créations qui se retrouveront ensuite dans des ambassades, des ministères, à l’Elysée…
"Nous avons besoin de pallier aux départs en retraite"
« C’est toujours un grand honneur pour nous et pour nos salariés, assure Adélaide Lefèvre, directrice de l’entreprise et chargée de la communication. Toutefois, nous nous sommes rendus compte que nous ne sommes pas assez connus dans le Vimeu et cela freine pour recruter des salariés polyvalents dont nous avons besoin pour pallier à des départs à la retraite. »
Dans ce sens, l’entreprise a par exemple participé au forum de l’emploi de Friville-Escarbotin. Une participation qui a débouché sur un recrutement. Elle a aussi ouvert ses portes pour la première fois à sept personnes en recherche d’emploi. A son terme, un candidat a déposé un CV et trois autres avaient prévu de faire de même.
Elle recrute en effet deux polisseurs et un metteur au banc : « On forme des gens pour remplacer nos anciens, poursuit-elle. On se plaint de ne pas avoir de main d’oeuvre mais c’est un peu de notre faute. On a trop la tête dans le guidon, on ne s’ouvre pas assez alors que nos métiers sont passionnants. Nous avons toujours pris des stagiaires. Il y a encore des gens qui veulent encore travailler de leurs mains, réaliser de belles choses que parfois ils voient à la télé. On ne s’ennuie jamais chez nous. Nous avons des challenges à relever, notamment quand nous avons de nombreuses commandes comme en même temps, mais nous pouvons compter sur une grande solidarité des salariés entre eux. »