Malgré la crise sanitaire, Auchan redresse la barre

En poursuivant le déploiement de son programme d'économies et d'initiatives Renaissance – lancé en 2019 –, Auchan Holding progresse avec des ventes en France en hausse de 0,8%. Le digital a affiché une belle croissance et les consommateurs reviennent en rayons avec des paniers moyens plus importants.

©Auchan Retail France
©Auchan Retail France

Hors essence et effet de change, Auchan Holding peut se réjouir de ses résultats, avec un Ebitda en progression de +14,9%, à 1,2 milliard d’euros et en amélioration de 79% en France. Au premier semestre 2020, Auchan Retail affiche un chiffre d’affaires de 22,253 milliards d’euros, en recul de 1,8% à changes courants. Une baisse qui intègre la chute des ventes d’essence sur le semestre (573 millions d’euros) et la diminution des loyers des galeries commerciales en Asie (62 M€), conséquences directes de la crise de la Covid-19 ainsi que d’un effet change défavorable. «Notre rentabilité progresse. Les baisses de trafic enregistrées durant le confinement ont été compensées par la hausse du panier moyen. Les impacts de la crise ont été neutralisés par l’allègement des charges sociales. Mais, surtout, la crise a réaffirmé le sens de notre mission avec l’évolution incontournable vers le e-commerce alimentaire» détaille Edgard Bonte, président d’Auchan Retail. A l’exception de la Russie, l’ensemble des pays affichent des chiffres satisfaisants, tirés par une croissance importante du e-commerce alimentaire. Au premier semestre, la part du digital dans le chiffre d’affaires atteint 11% (+3,7 points en un an) dans tous les pays et plafonne à +85% sur le seul mois d’avril. «La démarche ‘Renaissance’ a généré 184 M€ d’économies récurrentes au premier semestre 2020, mais ce n’est pas une démarche de ‘cost killing’. On essentialise les gammes, on a créé des corners antigaspi, on a amélioré l’efficience énergétique des magasins…», poursuit-il. Au total, plus de 150 projets retenus au service d’une «excellence opérationnelle» que veut maintenir le groupe.

Les économies maintiennent le cap

Ces économies réalisées entrent dans le projet d’entreprise “Auchan 2022”, placé sous l’impulsion «du bon, du sain et du local» avec une offre «unique, juste et responsable». Concrètement, la marque met un coup d’accélérateur sur le développement de ses filières agricoles responsables (+17 en France), et réduit ses offres françaises jusqu’à -20%. Dans le monde, ce ne sont pas moins de 60 nouvelles filières qui ont été développées sur ce premier semestre. Ainsi, 423 millions d’euros d’économies récurrentes ont été réalisées par rapport à la base de coûts 2018, et le groupe maintient son objectif d’1,1 milliard d’euros pour fin 2022 malgré la crise sanitaire.

Des mois difficiles pour Ceetrus

La période a été bien plus complexe pour l’acteur de l’immobilier Ceetrus. Touché de plein fouet par une baisse de revenus de l’ordre de 204,7 millions d’euros, Ceetrus a dû fermer 90% de ses surfaces louées durant deux mois et demi (une baisse de revenus locatifs de -39,6%), tout en laissant l’ensemble des supermarchés ouverts durant le confinement. De leur côté, les chantiers de maintenance, de transformation et de construction ont été mis à l’arrêt pendant un mois. L’Ebitda de Ceetrus s’établit donc à 115,5 millions d’euros au 30 juin 2020, en recul de 42,6% par rapport au 1er semestre 2019. «Nos axes stratégiques ont été repensés en dynamisant les sites existants pour accompagner la transformation du retail. Tous les investissements ont été repoussés à 2021 (122 M€ au premier semestre 2020 et 183 M€ à la même période 2019, ndlr), pour sécuriser nos cash flows», détaille Benoît Lheureux, directeur général de Ceetrus. En région, les chantiers du Quai 22 à Saint-André-lez-Lille, des bureaux Wellice à Villeneuve-d’Ascq et du Quadrilatère des Piscines à Tourcoing ont repris. A court terme, la priorité reste la régénération de l’activité par l’accompagnement des commerçants dans la mise en œuvre de leurs plans de relance. Quant à la fréquentation, elle affiche une hausse de 85% en juillet, signe que les Français retrouvent peu à peu le chemin des commerces. «La reprise est lente. Mais quand ils viennent, les consommateurs achètent, donc le chiffre d’affaires des commerçants s’améliore», ajoute Benoît Lheureux.


Auchan Holding poursuit son redressement

En parallèle, Auchan Holding affiche un Ebitda de 1,362 milliard d’euros (+3,7%), avec une progression importante du résultat d’exploitation courant à 461 M€ au premier semestre 2020 contre 364 M€ à la même période 2019 (+26,6%). «Pour réduire notre endettement (4 175 M€ au 30 juin 2020), nous avons lancé un plan de désendettement de 2 milliards d’euros à horizon 2022, qui s’ajoute aux mesures de soutien de nos actionnaires», détaille Isabelle Bouvier, directrice finance, performance et patrimoine. Ce plan conduira, entre autres, à la cession d’actifs non stratégiques et ayant peu d’impact opérationnel et social. «Les performances d’Auchan Retail ont permis de compenser les difficultés conjoncturelles enregistrées sur l’activité immobilière. Le désendettement d’Auchan Holding reste une priorité», a déclaré Edgard Bonte.


Stéphane Bernardeau nommé directeur conformité d’Auchan Retail

Agé de 41 ans, diplômé en administration économique et sociale, en management international des ressources humaines et d’un executive MBA, Stéphane Bernardeau a débuté sa carrière en tant que chargé de mission RH chez Axa France, pour ensuite rejoindre l’entreprise GEFCO comme chargé des politiques et procédures RH, responsable du contrôle interne et responsable conformité. Avant d’arriver au poste de directeur conformité chez Auchan Retail, il était senior compliance officer au sein du groupe Geodis. Avec cette nouvelle fonction, il contribuera à la définition et à l’application des règles internes en coordonnant la mise en œuvre des politiques compliance à l’échelle globale.

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Stéphane Bernardeau.