Major Tom, majordome pour cadres dirigeants
Depuis 2011, cette TPE tente de faciliter le quotidien d’une certaine catégorie socio-professionnelle souvent accaparée par son travail et pour qui le temps est une ressource rare…
Faire réparer sa voiture, réaliser des travaux à la maison, effectuer des formalités administratives… Multiples tâches et problèmes du quotidien dont il faut s’occuper de toute façon mais qui relèvent du casse-tête pour certains cadres supérieurs ou dirigeants d’entreprise. La raison tient en un mot : le manque de temps. Alors «Tom» s’en occupe à leur place. «Tom», c’est Thomas Derreumaux. Sympathique bonhomme, cheveux grisonnants et barbe soignée, lui-même dirigeant de PME. Des services qu’autrefois il rendait de temps à autre aux copains de même catégorie socio-professionnelle que lui, il décide d’en faire une activité professionnelle En 2011, Thomas Derreumaux crée une structure pour envelopper celle-ci. «J’avais décidé de rencontrer une dizaine d’amis à qui j’ai parlé de mon projet au cours d’une petite réunion à Bondues, explique-t-il. Je leur ai proposé d’être mes associés. Pour eux ce n’est pas vraiment un investissement financier car il n’y a pas besoin de fonds énormes pour démarrer une telle activité. C’est plus de l’ordre du soutien pour m’encourager dans mon projet.» Major Tom était né. Il faut y voir un majordome non pas pour une unique personnalité ou une maison mais pour plusieurs personnalités. «Ce sont des gens qui travaillent beaucoup, qui n’ont pas le temps et qui aimeraient bien que les choses se fassent quand même. Je prends leurs problèmes et je m’en occupe. Et c’est dans tous les domaines mais strictement privés.» La clientèle est ciblée : des cadres dirigeants de la tranche 45-55 ans, appartenant bien souvent à l’entourage de «Tom». «Je n’ai pas eu à faire d’étude de marché», aime d’ailleurs à plaisanter le patron et unique salarié de Major Tom.
Major Tom revendique une dizaine de clients dans un rayon limité à la métropole lilloise. Mais son champ d’activité va au-delà des frontières régionales. «Il m’arrive d’aller à Paris pour des missions», fait savoir Thomas Derreumaux. L’activité a même amené «Tom» jusque sur l’autre rive de l’Atlantique. «J’ai eu à représenter un client à une réunion à New York. Il fallait absolument qu’il y soit alors qu’il ne pouvait vraiment pas. Alors, il m’a demandé de le représenter. J’ai pu le faire parce que je parle anglais. Mais c’est un cas vraiment exceptionnel.»
Si l’activité ne manque pas d’une certaine originalité, son potentiel de développement paraît limité, car certains facteurs sont déterminants : la confiance et la confidentialité : «Evidemment, tout le monde ne vous donne pas la clé de sa maison ou de sa voiture.» Difficile donc de faire faire par d’autres, c’est-à-dire par des salariés… Facteur également essentiel : disposer d’un carnet d’adresses étoffé car, pour bien des travaux, Major Tom fait appel à divers prestataires, tels que des notaires, avocats, plombiers, garagistes, maçons, etc. Le modèle économique repose sur la vente de crédits d’heure.