Maison des Jardiniers Lorrains : les autres petits hommes «verts»
Habiter à la campagne c’est bien ! Faire entretenir ses dépendances et jardins, c’est mieux pour les allergiques de la main verte. Avec l’explosion de «l’Homo Péri-urbanus», espèce à la mentalité des villes s’achetant un havre de paix campagnard, l’activité pour les pros de l’élagage et autres tontes et scarification de pelouse semble bien se porter. Un marché où la concurrence est rude où certains tentent de faire la différence à l’image de la Maison des Jardiniers Lorrains.
La lame effilée et affûtée coupe en silence les protubérances saillantes d’un chêne-hêtre dans une senteur d’herbe fraîchement coupée et d’humus. Une brise légère fait frémir les fagots de branchages et accompagne le jardinier en action. En quelques coups bien portés de sécateur et autres débroussailleuses cinglantes, l’écrin vert et arboré d’une belle propriété d’Art-sur-Meurthe dévoile ses atouts et retrouve toute son excellence presque naturelle. «L’espace extérieur est devenu un véritable endroit à vivre de l’habitation, un prolongement comme une troisième pièce.» Entre deux sacs de déchets végétaux et quelques conseils apportés à son staff de mains vertes (toutes diplômées d’écoles d’horticulture), Eric Soulé explique l’une des raisons d’être de sa récente société, la Maison des Jardiniers Lorrains. «La demande est forte dans l’entretien et surtout dans le conseil et l’aménagement de cet espace spécifique qu’est le jardin.» Taille, élagage des haies et arbustes, tonte et scarification de la pelouse, en passant par les conseils en créations paysagères et l’évacuation des déchets organiques, Eric Soulé surfe depuis plusieurs années sur cette vague «verte» portée par l’agrément étatique de «Services à la personne» offrant, encore, une TVA avantageuse et des réductions d’impôt. Plus pour longtemps ! «Les choses vont évoluer au 1er juillet suite aux décisions gouvernementales. Certains services à la personne, comme le nôtre, vont subir une nouvelle hausse de TVA. Nous étions déjà passé de 5,5 à 7 %, là nous allons nous prendre plusieurs points en plus pour passer à 19,6 %»
Axe Nancy-Lunéville- Sarrebourg…
Les interrogations sur la continuité du développement de l’activité sont palpables, mais elles peuvent être vite balayées du fait du développement accru de la demande dans le secteur. L’explosion des «rurbains» aux revenus conséquents, ces CSP + (catégories socioprofessionnelles supérieures) s’achetant le calme et le charme de la campagne sont de plus en plus nombreuses (comme l’a d’ailleurs souligné l’Insee dans une récente enquête sur le rural lorrain). Une clientèle en première ligne de mire pour la Maison des Jardiniers Lorrains, tout comme les professionnels grâce à une entité spécifique (voir encadré). Avec sa base principale de Velaine- en-Haye dans la zone de l’ONF (Office national des forêts), «une localisation idéale pour l’évacuation et le traitement des déchets engendrés par l’activité» et une antenne à Chanteheux, les troupes d’Eric Soulé (six personnes aujourd’hui mais l’effectif devrait monter à huit prochainement) rayonnent dans une zone allant de l’agglomération nancéienne jusqu’au Lunévillois. La volonté de développer l’axe Lunéville-Sarrebourg est également affichée. L’entreprise vient d’ailleurs de participer à la 11ème édition du Marché des fleurs et des jardins de Sarrebourg, le 8 mai dernier. Histoire d’essaimer et de récolter par la suite. Le terreau y est propice, reste à savoir s’il sera fertile.