Mais que deviennent Rana et Édouard ?

L’abnégation, la forte envie de croire à un projet, quand les vents contraires et défaitistes veulent parfois freiner ces aventuriers entrepreneuriaux, fait renverser des montagnes et franchir un Rubicon d’ambitions. Quand Rana et Édouard Jekky, qui avaient dû quitter leurs terres syriennes à cause de la guerre civile, avaient fait le pari d’ouvrir, au centre-ville de Metz, rue En Chaplerue, leur commerce de spécialités de leur pays natal, c’était un sacré challenge. Alexis Lorraine a cru en leur conviction inébranlable, les accompagnant sur ce chemin. Quelques mois après avoir étrenné leur nouveau destin de commerçants, on les a retrouvés, enchantés de leur expérience. La même délicatesse, la même discrétion, la même prévenance pour les visiteurs qui franchissent la porte de Laurier d’Alep. Le commerce, via le bouche-à-oreille et un réseau qui se densifie, a su trouver son public. Une clientèle de curieux d’abord, puis, pour beaucoup, les habitudes prises dans ce lieu leur étant devenues familières. On vient ici chercher ce qu’il n’y a pas ailleurs, en cosmétique, en alimentaire. Les étagères regorgent de produits rares et haut de gamme. Édouard note : «C’est l’occasion de se faire plaisir ou d’offrir.» Le couple regarde les mois à venir avec sérénité. L’évocation de la période des fêtes de fin d’année fait pétiller leurs regards. Un petit tour par Laurier d’Alep sera l’opportunité de remplir la hotte du père Noël assurément. Mais, nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, tous deux savourent l’instant présent. Dans un sourire, lors de notre visite, Rana glisse : «Ce jour, cela fait 19 ans que nous sommes mariés.» Un bonheur n’arrive jamais seul, dit l'expression populaire.