Macadam Farm : produire local pour les collectivités
Dans le centre de Saint-Martin-les-Boulogne, un drôle de laboratoire nous a ouvert ses portes. Il s’agit de Macadam Farm, un concept de ferme urbaine éco-efficace. Les quatre acteurs du projet ont présenté cette structure qui se propose de revaloriser une friche industrielle et d’y pratiquer la culture hors-sol. Une cinquantaine de variétés de fruits et légumes notamment de tomates et de basilic y sont plantés. Une ferme hors-sol donc, mais qui n’a pas que cette particularité.
Long terme. Le projet a commencé il y a quatre ans, au moment où son initiateur, Amir Nicolas, quittait son travail pour le mettre en œuvre. La phase d’action court depuis un an et la mise en place n’est pas finie : si le projet ne peut pas se voir attribuer le label “Agriculture biologique” – la première condition étant que les fruits et légumes soient cultivés en terre –, Amir Nicolas travaille pour obtenir la certification “Production biologique urbaine”, de concert avec l’INRA et l’ISA de Lille.
Revaloriser les friches industrielles. «Nous cherchons à revaloriser les friches de la région qui encombrent et dont personne ne veut, ou presque, en implantant ces fermes urbaines, qui sont vectrices d’emploi, souligne Amir Nicolas. Sur 3 000 m², nous avons l’occasion de fournir le coin en fruits et légumes frais de qualité.» Car le projet repose bel et bien sur la volonté de fournir en produits de qualité, des fruits et légumes frais cueillis à point, distributeurs, restaurateurs et même cantines du Boulonnais. «Pourquoi faire venir des légumes d’Espagne lorsqu’on peut les avoir au coin de la rue ?» insiste Amir Nicolas. Les fruits et légumes importés sont en effet cueillis verts et mûrissent en route, ce qui nuit notamment à leur goût. D’autre part, la culture en hydroponie permet de ne pas utiliser de pesticides et, étonnamment, d’économiser 80 à 90% d’eau.
Investisseurs ? Le projet a besoin d’investisseurs, et c’est la raison des portes ouvertes organisées ce jour-là : chercher des investisseurs potentiels pour le projet. «Notre but n’est pas de nous en mettre plein les poches mais de créer de l’emploi. Bien sûr, nous voulons gagner de l’argent, mais nous voulons faire un projet d’économie sociale et solidaire avant tout.» A terme, la démarche devrait s’étendre sur les friches industrielles sur un rayon de à 40 ou 50 km, dans les grandes villes. «Nous avons de belles opportunités sur la métropole lilloise, où nous allons, par exemple, visiter prochainement une friche de 4 200 m² à Roubaix dans le but de nous y implanter.» Sans perdre de vue que 3 000 m² signifient à terme dix emplois, dont deux en insertion. De bonnes nouvelles, pour un projet prometteur…