Lutte contre le plastique : le pôle Aquimer dévoile les résultats du projet SEPLA
Porté depuis septembre 2021 par le pôle Aquimer de Boulogne-sur-Mer, le projet SEPLA a pour objectif d'accompagner les professionnels de la filière halieutique dans la recherche de solutions alternatives aux emballages plastique à usage unique. Un an après le début des recherches, les résultats de cette étude viennent d’être dévoilés.
Chaque année, dans les océans, 8 à 12 millions de tonnes de plastique se déversent. Face à ce désastre climatique et environnemental, la France ne fait pas partie des bons élèves : 2,2 Mt d’emballages plastique y sont encore vendus par an, dont seulement 27% peuvent être recyclés. Cependant, pour réduire cette pollution, l’Etat a voté la loi anti-gaspillage qui fixe deux grands objectifs : tendre vers 100% de plastique recyclé d’ici 2025 et atteindre la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici 2040.
Face à ce contexte d’évolution de la loi, les entreprises doivent s’adapter en utilisant de nouvelles matières. De là est né SEPLA : porté par le pôle Aquimer de Boulogne-sur-Mer, ce projet a pour objectif de trouver des alternatives aux emballages plastique à usage unique et ainsi changer les habitudes au sein de la filière halieutique.
De nombreuses alternatives étudiées…
Avant d’arriver aux résultats, de nombreuses recherches ont été menées. Un état des lieux réglementaire a d’abord été établi avec l’idée de mettre en avant les matières qui peuvent être recyclées et réutilisées à 100%. Ensuite, les porteurs du projet ont dressé la liste des emballages utilisés au sein de la filière halieutique, afin de connaître les produits à remplacer. Puis, grâce à des recherches approfondies, des solutions alternatives ont été identifiées.
Pour certains emballages (de type thermoformé inférieur souple complexe barrière + opercule complexe barrière sous vide ou Skin), l’une des solutions serait d’utiliser du carton laminé. En effet, une filière de recyclage existe et la matière pour fabriquer ces barquettes est biosourcée. Pour d'autres (les emballages de type barquette rigide moyenne barrière ou barrière avec film operculage complexe barrière ou moyenne barrière sous atmosphère protectrice), la solution pourrait être l’utilisation de pots PET.
Le PET est transparent et résiste à l’entrée d’oxygène et à la vapeur d’eau. Les caisses marée en PSE avec couvercle seraient à remplacer par des caisses recyclables composées de plastique PHED ou PP, un plastique rigide et réutilisable. Enfin, en ce qui concerne les boîtes de conserve actuelles, elles peuvent être remplacées par l’utilisation de contenants en verre, en acier, ou en aluminium, mais rigide...
Mais il y a encore du chemin à parcourir
Ces résultats sont quelques unes des solutions présentées lors de la restitution du projet SEPLA, mais bien d’autres données vont être mises à disposition de la filière. L’idée est de construire une feuille de route pour les professionnels, à l’image des fiches sectorielles. Cependant, la conclusion est claire : il n’y a aucune solution miracle pour remplacer chaque famille d’emballage plastique. D’ici 2025, il reste du chemin à parcourir.
Un projet de taille
SEPLA représente un investissement de 30 000 euros, cofinancé par France filière pêche. Mais ce projet, labellisé en 2021, est également soutenu par de nombreux autres partenaires comme l’Union du mareyage français, la Confédération des industries de traitement des produits des pêches maritimes et le Syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés.