LR lance le chantier d'une "refondation du sol au plafond"

Renouer avec les militants, redresser les finances du parti, désigner un nouveau président et changer de nom : Les Républicains lancent une "refondation du sol au plafond" pour faire peau neuve d'ici le...

L'entrée du siège des Républicains, à Paris, le 19 mars 2024 © Ludovic MARIN
L'entrée du siège des Républicains, à Paris, le 19 mars 2024 © Ludovic MARIN

Renouer avec les militants, redresser les finances du parti, désigner un nouveau président et changer de nom : Les Républicains lancent une "refondation du sol au plafond" pour faire peau neuve d'ici le printemps en espérant se muscler pour 2027.

S'ils ont décroché en septembre Matignon avec Michel Barnier et plusieurs ministères, Les Républicains n'en sont pas moins réduits à une faible représentation à l'Assemblée avec seulement 47 élus, derniers survivants de déroutes électorales successives depuis 2012. 

Une situation paradoxale que Laurent Wauquiez, le patron des députés LR, a rappelée mardi devant les dirigeants du parti en les "félicitant" de ne pas s'être laissés emballer par leur retour aux affaires. 

"Nous sommes un parti qui a beaucoup souffert", reconnaît la députée Michèle Tabarot, membre de la "direction collégiale" qui a pris les rênes de LR et dont font partie également la secrétaire générale Annie Genevard, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy et le trésorier Daniel Fasquelle.

Un quatuor qui doit assurer l'intérim jusqu'en début d'année prochaine, voire jusqu'au printemps, le temps que le parti mène une "mission de refondation complète" confiée à Laurent Wauquiez, dont les ambitions élyséennes sont à peine voilées.

"Nous voulons redonner la parole aux militants et adapter notre logiciel à aujourd'hui, car nous sommes trop restés sur les acquis de Nicolas Sarkozy", souligne Mme Tabarot, qui souhaite que son parti soit non seulement celui "de l'ordre, mais aussi celui de la modernité".

Un autre dirigeant LR ose la comparaison avec "le Phénix qui va renaître de ses cendres", tout en précisant que la formation changera de nom, la marque, de l'avis de plusieurs dirigeants, étant jugée trop abîmée par les défaites électorales. 

Cette source appelle à agir très vite pour tirer profit de la visibilité dont bénéficie actuellement LR, mais qui demeure précaire, car à la merci d'une motion de censure.   

Eglise ouverte

Pendant les prochains mois, Les Républicains ne disposeront pas de président, prolongeant une situation singulière depuis le psychodrame provoquée par l'exclusion ratée de son président Eric Ciotti cet été.

L'ancien patron de LR, qui a fait alliance début juin avec le RN pour les législatives, a finalement renoncé à son poste début octobre. 

M. Fasquelle aura d'ailleurs la mission de retravailler les statuts pour empêcher qu'un nouveau dirigeant s'accroche à son poste sans que le parti ne puisse rien faire pour l'exclure. 

Parmi les candidats potentiels à la présidence figure Laurent Wauquiez.

Mais les noms de possible rivaux circulent comme ceux de Xavier Bertrand, qui s'est d'ores et déjà porté candidat à l'Elysée, ou David Lisnard, le maire de Cannes, qui avait renoncé il y a deux ans à croiser le fer avec Eric Ciotti. 

Le président de l'influente Association des maires de France (AMF), ainsi que le député Aurélien Pradié, qui a quitté LR et siège chez les non-inscrits à l'Assemblée, se sont rendus mardi à la réunion du bureau politique de LR, ont rapporté des témoins.

"On a revu des gens que nous n'avions plus aperçus depuis longtemps", se réjouit une source du parti. Un député va plus loin en se déclarant partisan des "églises ouvertes" pour que "ceux qui veulent rejoindre le parti soient les bienvenus".

"Il y a des gens qui se sont éloignés de LR, mais qui ne sont pas très loin pour autant", ajoute-t-il, souhaitant que sa famille politique parvienne au terme de sa "refondation" à faire revenir au bercail "ceux qu'elle a formés" pour que LR puisse renouer avec ses ambitions présidentielles. 

Reste que les défaites politiques, auxquelles s'est ajouté le départ d'Eric Ciotti pour former l'Union des droites pour la République (UDR), ont pesé sur les finances du groupe qui "constituent désormais un défi considérable".

Le redressement des comptes sera également confié à Daniel Fasquelle, trésorier d'un parti qui doit aussi retrouver les adhérents perdus au cours des dernières années. Une tâche d'autant plus difficile qu'ils sont courtisés sur leur droite par Eric Ciotti et au centre par Edouard Philippe, Gabriel Attal ou encore Gérald Darmanin.

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