Louvroil-Hautmont : Flamme environnement investit pour l'avenir
Depuis 1987, Flamme environnement collecte, trie, valorise, transporte des déchets ménagers et banals dans la Sambre-Avesnois-Thiérache. Un nouveau centre de tri se bâtit sur son site de Louvroil-Hautmont. L’entreprise veut pérenniser son activité et ses emplois.
Les camions poubelles, lavés de frais, arrivent au garage de Flamme environnement. Ils sont verts et recouverts de fleurs multicolores. «Je voulais changer l'image de la collecte de tri» , sourit Etienne Flamme, son PDG.
Il a imaginé chacun d'eux, les Evolu'Tri. La dernière version, l'Evolu'Tri 5, permet de ramasser, en un même passage, les déchets ménagers résiduels, le verre, les emballages et papiers recyclables à la porte des habitations. Elle peut aussi collecter les bornes d’apport volontaire conçues par l'entreprise. Elle est plus ergonomique et plus sûre pour les ripeurs, grâce à ses éclairages latéraux et arrière par exemple.
Derrière chaque détail, le bureau d’études de Flamme environnement.
«Quand mon père s’est lancé, il n’y avait pas de fabricants de camion spécifiques à cette activité, rappelle Etienne Flamme. Alors, il les a fabriqués. Il n’était pas ingénieur... mais ingénieux.» C’est comme ça dans la famille. «Mon arrière-grand-père, Cyril, avait trois activités : une de maçonnerie, une de déchargement des péniches sur la Sambre, une de vidange.»
Cette dernière, il l’a créée en 1900. Elle existe toujours : Flamme assainissement est gérée par le frère d’Etienne Flamme, Daniel. «En plus de la vidange et du curage des fosses d’aisance, sa société se charge du nettoyage industriel.»
Leur frère, Jean-Luc, a créé en 1983 ARF spécialisée dans le traitement de déchets spéciaux. «Il n’y avait pas de place pour moi», souligne Etienne Flamme. Alors, en 1987, il ouvre sa propre entreprise : Flamme environnement. Comme celle de ses frères, elle intègre le holding familial, MTF. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. Flamme environnement, avec ses 200 salariés et ses deux sites de Louvroil-Hautmont et de Buire, dans l’Aisne, rassemble 21 millions d’euros.
Un modèle multi-activités et multi-filières
«A l’époque, on ne parlait pas d’environnement, se souvient Etienne Flamme. On ne faisait pas de tri sélectif. On parlait seulement de propreté. Moi, j’étais jeune, j’avais des idées nouvelles. Je savais que le recyclage arriverait, mais je ne me doutais pas que ça prendrait aussi longtemps.»
Le siège est d’abord à Saint-Rémy-du-Nord, le bastion de la famille. Puis, peu à peu, Etienne Flamme achète 16 hectares de la friche laissée par Vallourec à Louvroil et s’y installe. «J’ai investi 19 millions d’euros pour réhabiliter cette friche, bâtir nos locaux, fabriquer les camions, acheter les machines.» Il ajoute six millions d’euros en ce moment pour construire un nouveau centre de tri des encombrants et déchets industriels banals. Il sera mis en service dans l’année pour améliorer le taux de recyclage.
«Je souhaite que notre site reste compact et intégré. Nous sommes sur un modèle multi-activités : nous sommes collecteurs, transporteurs et dans le négoce des déchets. Nous avons nos ateliers, bureau d'études, centre de tri et siège social ici. Nous sommes en même temps multi-filières. Nous accueillons, trions et traitons les déchets ménagers et assimilés, les encombrants, les déchets industriels banals et tout un panel de déchets non dangereux.»
Six autres millions d’euros vont être investis pour la fabrication d’Evolu’Tri 5 notamment, et 9 millions pour ouvrir une nouvelle ligne de tri des emballages et papiers, et suivre l’évolution des consignes de tri. «Sous réserve du renouvellement de nos contrats», précise toutefois Etienne Flamme.
Trois ruches ont rejoint l’entreprise l’an dernier. Flamme environnement continue de dérouler le fil du développement durable. «Nous avons reconverti une friche industrielle, nous préservons la qualité de l’air, limitons la consommation d’énergies fossiles, égrène-t-il. Nous sommes aussi dans une logique d’économie circulaire ; 78% de nos fournisseurs sont locaux.»