LOSC/entreprises : disparitésmais valeurs communes !

“Le Losc est une PME comme les autres”, a plaidé Frédéric Paquet devant 314 entrepreneurs au Stadium Nord. Le DG adjoint du champion de France de Ligue 1 a certes détaillé les sources de stress qui assaillent gestionnaires et dirigeants, mais aussi fait miroiter l’esprit d’entreprise, la rigueur et la communauté de valeurs humaines et sportives. Elles gouvernent un Losc promu au rang de locomotive économique à rejoindre d’urgence !

Frédéric Paquet en compagnie de quelques membres de la Créativallée.
Frédéric Paquet en compagnie de quelques membres de la Créativallée.

 

Frédéric Paquet en compagnie de quelques membres de la Créativallée.

Frédéric Paquet en compagnie de quelques membres de la Créativallée.

La Créativallée avait réuni sous chapiteau 314 entrepreneurs appartenant à 11 réseaux pour échanger avec le directeur général adjoint du Losc, Frédéric Paquet. En fait, ce dernier a méthodiquement répondu aux nombreuses questions, faisant bien mesurer qu’un grand club de football professionnel, ce n’est quand même pas n’importe quelle PME comme il s’est un moment plu à le dire, petit sourire amusé en coin. Bref, un moment assez rare dans les coulisses du champion de France et vainqueur de la Coupe de France.

Des embûches possibles. D’emblée, la pression est mise sur le club : ultra-médiatisation de tout ce qui s’y passe, en bien comme en mal, un bilan chaque année, mais surtout un rendez-vous tous les six jours, souvent moins, avec remise en cause immédiate et remédiatisation du résultat. Ajoutez à cela bien d’autres missions à mener à bien qui pèsent sur les esprits loscistes, d’autant qu’elles sont toutes sources de revenus – les droits TV en premier lieu –, mais qui sont aussi une question de plus en plus épineuse et compliquée à mener, qui repose sur des considérations pas toujours rationnelles, parfois conflictuelles, et soumises à la féroce loi de la concurrence. Puis, les partenariats et le sponsoring. Puis encore la billetterie et, autre moment attendu, la vente des contrats des joueurs, le joueur et son contrat étant des actifs. Ce qui est clair, c’est que dans un univers qui montre une certaine tendance à l’instabilité, le Losc a choisi l’inverse, la rigueur et des principes d’action et de réflexion s’appuyant sur le bon sens et la transparence autant que faire se peut ! Depuis une dizaine d’années et de manière régulière, le Losc – époque Seydoux – est considéré comme le club le mieux géré de France malgré la modicité de ses moyens, en attendant de pouvoir enfin exploiter toutes ses possibilités dans un autre stade plus loin, sur le même trottoir…

Nécessité de méthodes et de stratégies. Frédéric Paquet est à l’évidence un homme d’ordre, à l’image de son club et sa démons-tration face à la Créativallée a impressionné par sa structuration. A l’évidence, le Losc est une success story économique et il sait de quoi il parle : il fut deux ans avant responsable du marketing des Dogues. Pourtant, les écueils ne manquent pas (financiers notamment) dans un sport qui connaît deux épidémies de grippe par saison, un mercato d’été, un mercato d’hiver… Cela n’arrive pas à toutes les PME. Ne prenons pour exemple que la période des transferts, celle qui a suivi le titre de champion national et la victoire en finale de Coupe de France avec une énième qualification pour la Champion’s League. Si le Losc a su raison (et fermeté) garder et ne pas se laisser dépouiller, c’est aussi parce que le travail repose sur de bonnes bases ainsi que l’a décortiqué le DG adjoint : “Il faut 12 ans pour construire un club et parvenir à de tels résultats. C’est le résultat de plein de choses et, c’est magique, tout est réuni à un moment et ça marche ! Il faut donc se dire qu’on ne va pas gérer en une saison toutes les compétitions, il faut choisir ses objectifs !” Discours de bon sens qui va droit au coeur de tout entrepreneur. D’autant que dans le Nord, ce choix induit a fortiori le respect de valeurs telles que le travail constant et discret, donc l’humilité et donc l’exigence.

D’abord veiller aux comportements humains. Nous, on a fait ce choix la saison passée, rappelle Frédéric Paquet : un effectif peut-être moins expérimenté, mais plus motivé, plus combatif même si on savait qu’on allait courir des risques sur le terrain. Ce qui est très important, ajoute-t-il, c’est que recruter ne se fait pas que sur le talent du joueur, mais sur un vrai travail de RH. Il faut que le joueur pressenti ait une vraie dimension humaine, adhère au projet du club que nous lui présentons et que la gestion humaine du groupe soit à ce niveau-là. Le Losc est extrêmement vigilant sur ces questions d’attitudes.” Cet autre point commun avec le monde entrepreneurial en amène un troisième : nécessité pour attirer les meilleurs joueurs, les meilleurs hommes aussi, d’être une grande métropole, de disposer d’un stade le plus grand possible. “Pourquoi avons-nous commencé à séduire régulièrement ? questionne Frédéric Paquet. Mais parce que nous avions Luchin, un outil qui a déclenché une foule de choses. Nous avons aujourd’hui 180 salariés, un fort potentiel économique qui nous permet d’assurer des salaires attractifs, un centre de formation qui est cité en Europe. Le Losc est le premier club de France à avoir créé son département de R&D sur la performance.

Une culture du boulot”. L’ancrage historique du Losc dans une région qui aime et sait travailler est aussi un sérieux atout, un rapprochement qui parle aussi à l’entrepreneur à l’évidence. Il est clair qu’ici, chaque entraîneur peut jouir d’une liberté professionnelle que beaucoup n’ont pas ailleurs. En revanche, il faut comparer ce qui est comparable, pas plus : “Sur les plans administratif et sportif, reconnaît- il, ce n’est pas la même gestion. Les hommes, les joueurs arrivent, repartent. Combien de temps vont-ils rester sous le maillot ? On ne sait pas. C’est pour cela que si on a pris le joueur de la Premier League anglaise Joe Cole, par exemple, c’est parce que l’on savait qu’il adhèrerait au projet Losc et à son état d’esprit quel que soit le temps qu’il va rester chez nous. Les joueurs vont et viennent, mais l’esprit club ne doit jamais changer. Si on sent qu’un joueur en fera abstraction, on ne le prendra pas.

Et comme Frédéric Paquet aime mettre du concret dans ses propos, il n’a pas tergiversé, menant une harangue finale particulièrement mobilisatrice. “Si je devais dire une dernière chose ce soir aux entrepreneurs, ce serait : venez au stade ! Il est plus facile de bosser les performances dans le Nord, il y a ici une culture du boulot, une exigence très forte ! Le Losc est une locomotive de développement, rejoignez-le !