L’Ordre Grand Est, porteur d’une ambition majeure
En décembre, l’Ordre des experts-comptables du Grand Est prendra son envol. Les professionnels du Chiffre de Lorraine, Champagne et Alsace se sont réunis à Metz pour acter ce changement majeur, autour de Charles-René Tandé, président du Conseil supérieur de l’Ordre, et des trois présidents de région. L’objectif est de préparer l’avenir ensemble et d’affronter avec force un climat socio-économique aux horizons incertains.
Dans le contexte critique et fluctuant de la crise sanitaire, réunir les trois assemblées générales des Conseils régionaux de Lorraine, d’Alsace et de Champagne dans une même unité de temps et de lieu tenait de la gageure. Objectif atteint aux Arènes de Metz. Et avec succès. La ville mosellane se situe comme axe central par rapport aux sièges des experts-comptables de Nancy, Strasbourg et Reims. Si la future région ordinale était dans tous les esprits, constituant le fil rouge des débats, la situation actuelle a été largement abordée. C’est une certitude : les temps à venir seront compliqués pour nombre d’entreprises. Dans une concordante vision teintée de réalisme et de volontarisme, Charles-René Tandé, président du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables et Valérie Creusot-Rivière, Virginie Vellut, Christian Berthold, respectivement présidents des Ordres de Lorraine, de Champagne et d’Alsace, ont dressé le panorama présent et jeté les prospectives sur 2021. Licenciements inévitables, interrogation sur la capacité de nombreuses entreprises à pouvoir rembourser les prêts d’État, secteurs économiques demeurant en fragilité : le tableau à court et moyen terme n’est certes pas réjouissant. De leur expertise et leur analyse, eux pointent un obstacle à plus long terme. Celui où les entreprises, passant cette délicate année 2020, sans écueil rédhibitoire pour leur activité immédiate, font le choix de ralentir ou de geler leurs investissements, par une évidente prudence. Sans investir, elles s’exposent au risque de se mettre également dans la difficulté. Une sorte de crise dans l’après crise.
Le rôle primordial de l’expert-comptable
Dans ce climat, l’écosystème du Chiffre demeure un acteur majeur dans l’information et la formation aux entreprises. On rappellera la genèse du futur Ordre du Grand Est. À la suite du redécoupage des régions administratives françaises, la Tutelle de l’Ordre a souhaité que la carte ordinale des Conseils régionaux de l’Ordre soit adaptée. En conséquent, les textes encadrant l’exercice de la profession ont été modifiés pour revoir le périmètre géographique des Conseils régionaux de l’Ordre (loi Pacte du 22 mai 2019, décret du 19 novembre 2019, arrêté du 17 avril 2020). Les chefs d’entreprise, en particulier les PME et les TPE, évoluent dans un environnement économique de plus en plus complexe, que les circonstances inédites du coronavirus ont rendu tendues. D’où un besoin d’accompagnement accru lors de toutes ces étapes décisives du cycle de vie d’une société : création, développement d’activité, acquisition, recherche de financement, transmission… Aucune de ces phases ne s’abordent sans préparation ni discernement. Conseiller : le cœur même du métier d’expert-comptable. Le futur Ordre du Grand Est devra mutualiser et optimiser ses compétences dans les dix départements, parler d’une même voix, s’appuyer sur son maillage territorial, au plus près des réalités et spécificités locales. La journée de Metz a été articulée autour de cette recherche d’un travail en symbiose et des orientations à donner. La profession d’expert-comptable se veut comme un vecteur du rebond. Un leitmotiv finalement synthétisé par Pierre Sabatier dans sa conférence : «Adaptez-vous à un monde qui change ! L’avenir appartient aux petits connectés». Pragmatisme, confiance, optimisme : les maîtres-mots aux Arènes. L’Ordre des experts-comptables du Grand Est recensera 1 453 experts-comptables, 1 407 sociétés d’expertise comptable, 464 experts-comptables stagiaires et 111 associations de gestion et de comptabilité.
Une profession qui recrute
Dans leur diversité, ils sont actuellement 19 000 experts-comptables à exercer en France, dont 14 500 sont aussi commissaires aux comptes. 15 000 jeunes diplômés sont recrutés chaque année, après trois ans de stage effectué au sein des cabinets et le titre final, le Diplôme d’expertise comptable. La profession manque de 300 à 400 diplômés tous les ans pour répondre pleinement à ses missions.