L’Oise au chevet de la santé

Le Plan Oise Santé mis en place par le Département incite les professionnels de santé à s’installer sur le territoire. Et ça marche : pour preuve ce nouveau cabinet de kinésithérapie inauguré à Aux Marais.

À eux deux, les kinés Émilie Buissart et Quentin Hervé, à gauche, ont perçu du Conseil départemental 40 000 euros d’aide directe et un prêt à taux zéro de 90 000 euros. Un sérieux coup de pouce pour leur installation à Aux Marais.
À eux deux, les kinés Émilie Buissart et Quentin Hervé, à gauche, ont perçu du Conseil départemental 40 000 euros d’aide directe et un prêt à taux zéro de 90 000 euros. Un sérieux coup de pouce pour leur installation à Aux Marais.

À 27 ans, Émilie Buissart et Quentin Hervé ont ouvert en mai dernier leur cabinet de masso-kinésithérapie à Aux Marais, près de Beauvais. Et quelques mois plus tard, leur planning est déjà plein… C’est dire si leur offre de services répond à un besoin des habitants, qui viennent des villages environnants, de la ville-préfecture et même d’au-delà !

Pour cette installation, le jeune couple a bénéficié des dispositions du Plan Oise Santé lancé en 2018 par le Conseil départemental de l’Oise. « Il suffit de consulter les cartes de l’Agence régionale de santé pour se rendre compte du déficit de professionnels de santé partout sur notre territoire », note la conseillère départementale déléguée en charge de la santé Anne Fumery. Les élus départementaux ont identifié les professions médicales les moins représentées, pour lesquelles une incitation était nécessaire : médecins généralistes, gynécologues, dermatologues, ophtalmologues, oto-rhino-laryngologistes, orthophonistes, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et masseurs-kinésithérapeutes, neuf métiers qui bénéficient d’une aide et d’un accompagnement à leur installation.

55 praticiens installés

« Il peut s’agir de jeunes diplômés qui débutent leur carrière, mais aussi de médecins hospitaliers ou du travail par exemple qui souhaitent se réorienter vers le libéral », précise la présidente du Conseil départemental Nadège Lefebvre. Concrètement, l’accompagnement est de deux types. Sur le plan financier, les professionnels peuvent bénéficier d’une aide à l’installation, pouvant aller jusqu’à 20 000 euros, voire 40 000 euros pour les chirurgiens-dentistes qui doivent faire face à des investissements en matériel très lourds.

« Pour les convaincre, on a vendu non seulement le terrain mais aussi l’attractivité de notre village » assure le maire de Aux Marais Christophe Tabary, au centre.

Cette aide s’accompagne de prêts à taux zéro jusqu’à 50 000 euros, sur cinq ans avec un différé de remboursement d’un an pour laisser le temps au praticien de constituer sa patientèle. Le deuxième volet de l’aide départementale consiste en un accompagnement par deux chargées de mission de la Cellule Oise Santé pour faciliter l’ensemble des démarches. « Il faut que le projet professionnel et le projet personnel coïncident : nous recherchons des logements, des écoles pour les enfants, un job pour le conjoint… c’est vraiment du cousu main ! », précise Anne Fumery. Et un Guide de l’installation est en cours d’élaboration, en collaboration avec la Cpam. D’ores et déjà, le service a accompagné plus de 120 professionnels de santé dans leur projet, 55 d’entre eux ayant concrétisé leur installation, pour un budget de 1,4 million d’euros. Auxquels il faut ajouter les 4,2 millions d’euros financés par le Conseil départemental pour aider les communes à créer des maisons médicales ou des maisons de santé pluridisciplinaires.

Mais le Département va plus loin encore, avec la mise en place de bourses d’études pour les deux dernières années de formation des futurs professionnels de santé : de 800 à 1 000 euros par mois pour les étudiants, qui s’engagent à s’installer dans l’Oise à la fin de leur cursus, pour une durée minimale de cinq ans. Et pourquoi pas y faire toute leur carrière…