Logement et emploi, des difficultés associées
Ce 22 octobre à Dijon, une rencontre a mis en lumière les relations entre logement et emploi, ainsi que les difficultés d’accès au logement en région. Le point.
Une entreprise sur cinq n’arrive pas à recruter faute de logement. En Bourgogne Franche-Comté, 69 600 postes non-saisonniers restent encore à pourvoir. Un sujet brûlant qui a donné lieu à une conférence, ce 22 octobre à Dijon. Un rendez-vous organisé à l’initiative de Sofiap, filiale de La Banque Postale, le groupe La Poste et la CCI Bourgogne-Franche-Comté « Deux tiers des gens n’habitent pas dans la commune où ils travaillent et un quart font plus de 50 kilomètres pour s’y rendre » introduit David Brion, adjoint au chef de service des études de l’Insee.
En parallèle, l’expert en données a rappelé que la Bourgogne Franche-Comté s’est illustrée en étant la première à perdre des habitants depuis 2016. « Cette situation ne soutient pas l’activité économique et a des répercussions sur le logement et sur son prix. » La population se concentre dans les villes, avec une particularité, une forte demande en logements à la frontière suisse. Mais à côté de ces zones tendues, la Bourgogne Franche-Comté occupe la première position du taux de vacance sur son territoire avec 10 %. « Il s’agit de logements anciens qui se révèlent des passoires thermiques ou qui ne se situent pas sur le bon territoire. »
Des recrutements liés à l’emploi
L’emploi et le logement se montrent indissociables. « Les entreprises expriment des difficultés de recrutement en zone frontalière mais aussi dans les bassins ruraux. A Digoin, par exemple, 67 % des recruteurs disent avoir des difficultés. 17 % des entreprises évoquent l’accès au lieu de travail comme un frein au recrutement » souligne notamment Mylène Piroddi, directrice régionale de la stratégie et des relations extérieures de France Travail.
La professionnelle fait également le parallèle avec les emplois saisonniers qui peuvent induire des questions de mal logement. En face de ces problématiques, Mylène Piroddi mise sur la loi plein emploi. « Cela implique des liens plus forts avec les besoins et attentes des territoires pour donner des solutions plus fines. »
La propriété facilitée
Alors que 40 à 60 % des habitants du parc social souhaiteraient bouger, trop nombreux sont ceux qui ne peuvent pas le faire notamment pour des raisons financières. Parmi les solutions disponibles, les dispositifs Action Logement. « Notre rôle consiste à loger les salariés au plus près de leur emploi. Cela participe de la qualité de vie mais aussi du pouvoir d’achat » rappelle Florent Trublet, directeur régional Action Logement Services. Les salariés d’une entreprise de plus de 10 collaborateurs peuvent tous profiter des aides de la structure. Cela peut aussi bien concerner le dépôt de garantie ou le soutien au loyer pour les alternants mais aussi le prêt accession à la propriété ou pour la rénovation de leur logement pour les salariés.
Pour renforcer l’attractivité de certains territoires, l’acteur du logement apporte des financements. « Action Logement accompagne les territoires aux côtés de l’ANRU ou encore dans le cadre d’Action cœur de ville pour rénover les centres-villes comme à Autun ou Le Creusot. » De son côté, Sofiap propose des prêts immobiliers avantageux pour accompagner l’accession à la propriété.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert