LMI innovation rechercheentrepreneurs innovants

Le premier exercice de LMI innovation, nouvelle orientation donnée l’an dernier à l’association LMI, émanation de la CCI Grand-Lille, n’a pas failli : 25 entreprises innovantes ont bénéficié l’an dernier de ses prêts d’honneur. Reste à parfaire une vocation régionale encore très métropolitaine.

De gauche à droite, Jean-François Bell, président, Dominique Rybicki, directrice de LMI, et Ludovic Aernouts, président du club LMI.
De gauche à droite, Jean-François Bell, président, Dominique Rybicki, directrice de LMI, et Ludovic Aernouts, président du club LMI.

 

De gauche à droite, Jean-François Bell, président, Dominique Rybicki, directrice de LMI, et Ludovic Aernouts, président du club LMI.

De gauche à droite, Jean-François Bell, président, Dominique Rybicki, directrice de LMI, et Ludovic Aernouts, président du club LMI.

Il y a un an, LMI a opéré un double virage en devenant LMI innovation – et non plus Lille Métropole initiative – et une plateforme d’initiative régionale en élargissant son territoire d’action à la région. Ce choix a été délibéré parce que nos lauréats nous poussaient dans la direction de l’innovation.” Ce changement aurait pu amener à une réduction de l’activité de cet organisme d’aide et de financement à la création d’entreprise. Il n’en a rien été, a indiqué Jean-François Bell, président de LMI, lors de la présentation de son bilan 2011.

25 projets aidés.Nous avons aidé 25 projets, 24 entreprises en création et 1 en reprise, dont 3 hors de la métropole lilloise pour cette année, à Denain, Courrières et Anneux près de Cambrai, pour un total de 75 dossiers étudiés.”
Ces 25 entreprises ont obtenu au global 942 600 € de prêts pour un montant moyen de 37 704 €, “un chiffre largement supérieur aux quelque 23 000 € accordés précédemment” et que Jean-François Bell explique par des projets “plus gourmands en fonds propres au départ” et par un réseau bancaire “peut-être moins partant immédiatement”. En année 1, ce sont 93 emplois qui ont été créés ou prévus, pour 132 prévus à trois ans. Sur les 47 experts qui sont intervenus pour accompagner ces créateurs, 9 sont des lauréats LMI sollicités pour expertiser les dossiers ou apporter leurs compétences. Deux secteurs d’activité représentent plus de la moitié des projets : les technologies de l’information et les télécommunications (31%) et l’énergie et le développement durable (23%), devant l’e-commerce et services sur Internet (19,2%), la santé, le textile et la logistique (7,7%).

Oséo très actif. Le montant moyen du financement de ces nouvelles entreprises est de 357 000 €. Par type de financement, les apports personnels, y compris les prêts d’autres plates-formes d’initiative locale, totalisent 29,8% du total des financements à 2 738 500 €, devant les prêts bancaires pour 22,3%, Oséo (“au rôle très actif au sein de LMI”) pour 21,6%, le capitalrisque pour 9,6%, l’intervention de LMI s’affichant à 10,8%.
Les porteurs de projet viennent de plus en plus des laboratoires d’université, des incubateurs de la région, EuraTechnologies, Eurasanté, la Plaine Images, avec lesquels LMI a des partenariats renforcés, mais aussi du pôle création de la CCI Grand-Lille ou encore des plates-formes d’initiative de la région avec lesquelles LMI commence à cotraiter des dossiers.
Depuis sa création en 1983 par la CCI Grand-Lille, LMI totalise 510 entreprises lauréates. Elles ont généré plus de 5 900 emplois pour 10 100 900 € de prêts accordés. A cinq ans, leur taux de pérennité est de 81% contre une moyenne nationale de 50%.

Séminaires de formation. Pour mener à bien ses actions de soutien à la création d’entreprises innovantes, LMI a complété son offre d’accompagnement de “LMI Days”, séminaires de formation de deux jours dont les deux premières sessions se sont tenues au CEPI à Marcq-en-Baroeul. La nouveauté de ces séminaires est de se tenir en amont des comités d’agrément et d’avoir pour objectif d’optimiser l’aspect innovation de chaque projet au regard de quatre thématiques : le financement de haut de bilan, la stratégie d’entreprise, la sécurisation du projet, la communication et les réseaux. “Ces séminaires, assure Jean-François Bell, permettent de se poser les bonnes questions, d’améliorer le montage des dossiers et de passer en comité d’agrément avec le maximum d’atouts.”
En aval, les liens avec le club LMI – 260 adhérents – sont renforcés avec notamment les Jeudis du club LMI,rencontres mensuelles d’échanges de connaissances et d’expériences sur des thématiques proches du terrain, des apéritifs dînatoires et autres speed datings. “Le club compte 260 adhérents réunis pour développer des synergies et diffuser l’envie d’entreprendre. La moitié est impliquée directement ou indirectement dans la création d’entreprise. C’est logique de faire des choses tous ensemble”, assure le président du club, Ludovic Aernouts.

La création plus que la reprise. Sur quels critères sont agréés les dossiers présentés ? “Les innovations peuvent être technologiques ou des innovations de marché, a expliqué Jean-François Bell. Il ne suffit pas de travailler sur Internet pour être innovant. Il faut beaucoup plus que cela. Nous devons voir comment un porteur de projet réétudie un usage, un service, un produit, pour le mettre au service du client de demain. Les produits de demain, c’est aujourd’hui qu’il faut s’y intéresser. Il est important de pouvoir relever les nouveaux défis des usages de la consommation de demain.” Si l’unicité du dossier de reprise n’est pas de propos délibéré pour LMI, il faut reconnaître que les plates-formes d’initiative sont davantage tournées vers les créations et que, comme l’a indiqué Dominique Rybicki, directrice de LMI, “l’effet levier du prêt d’honneur est plus fort en création car l’accès aux financements, notamment bancaires, est plus difficile pour un créateur, surtout sur des projets innovants en général. C’est l’orientation innovation que LMI a prise qui explique que LMI a davantage de projets de création”.