Lille organise un “Maker Faire” en novembre et ouvre un TechShop dès 2017
Depuis le 13 juillet et jusqu’au 2 octobre, bricoleurs et passionnés peuvent soumettre leurs candidatures sur www.makerfairelille.com pour participer à la 1ère édition lilloise du “Maker Faire”, une sorte de foire‑ exposition qui se tiendra du 5 au 6 novembre au Tripostal. La Ville, en partenariat avec Leroy Merlin, ouvre au printemps prochain son TechShop, atelier partagé dans le quartier des Bois‑Blancs.
C’est à Lille que va s’ouvrir la saison 2016-2017 des “Maker Faire” en France. Sorte de “foire”, mais localisée à une ville, le “Maker Faire” est le lieu de rencontre de bricoleurs qui réalisent chez eux toute sorte de projets innovants, aboutis ou non. Un événement où chaque projet sélectionné aura son stand et qui se tiendra le week-end du 5 et 6 novembre à Lille, au Tripostal, “lieu de modernité, pas uniquement pour l’art contemporain mais aussi pour la créativité”, selon Martine Aubry. “Créativité”, un des termes qui revenaient sans cesse dans les propos du maire de Lille le 13 juillet dernier, lors du lancement de l’appel à candidatures du “Maker Faire” à la maison Folie de Lille-Moulins. “Créativité” donc, mais aussi “innovation”, “échange”, “lien social”… Avoir des idées, traduire ces dernières en projet, collaborer avec d’autres pour mûrir, enrichir et faire avancer son projet et créer, pourquoi pas, un prototype… C’est l’état d’esprit “maker”, le “faire soi-même”. Cet état d’esprit, la Ville veut vraiment que les Lillois le développent et se l’approprient. “L’innovation et la créativité ne se réalisent pas que dans les laboratoires de recherche, a affirmé Martine Aubry. Tout le monde peut innover.” Pour participer au “Maker Faire”, il faut d’abord s’inscrire sur le site makerfairelille.com avant le 2 octobre. “On aura à peu près 120 stands, sachant qu’un stand peut accueillir jusqu’à deux ou trois projets, explique Jean-Baptiste Le Clec’h, organisateur en France des “Maker Faire”, un concept importé des Etats-Unis. Sur les stands, bien des makers bricolent et bidouillent leurs projets et demandent conseil à d’autres makers. Nous aimerions ouvrir la porte à tout le monde. Ce qui est nouveau depuis cette année, c’est que nous sommes quelquefois obligé de refuser du monde.” Tous les domaines d’activité sont invités : cuisine, couture, mécanique, chimie, etc. Si des entreprises peuvent participer, le “Maker Faire” est surtout ouvert à des personnes dont les projets ne sont pas forcément destinés à être commercialisés. “Sur l’ensemble
des éditions organisées dans d’autres villes en France, environ 30% des exposants sont des startup et 60% sont des individus, des associations, des écoles, avec des projets complètement désintéressés et qui n’ont rien à vendre. Et c’est une proportion que nous souhaitons garder.” Et après le “Maker Faire” : “Nous essayons de suivre les makers tout le temps. Quand il y a un projet d’entreprise derrière, nous assurons la communication. Il nous arrive aussi d’envoyer nos makers se faire connaître dans des ‘Maker Faire’ à San Francisco, New York, Rome, etc.”
Toujours dans le mouvement du “faire soi-même”, Lille inaugure au printemps prochain le “plus grand TechShop d’Europe”. Atelier partagé destiné aux bricoleurs, le TechShop met à disposition de ces derniers des outils et équipements professionnels de pointe et propose un accompagnement assuré par des consultants. “L’accompagnement va de la conception jusqu’à la réalisation du prototype”, indique Julien Ignaszewski, direc
teur du futur TechShop de Lille. Objets de décoration, de loisir, objets fonctionnels… divers produits peuvent être conçus et réalisés dans un TechShop. L’Oru Kayak, kayak pliable et pouvant rentrer dans une mallette, aujourd’hui commercialisé dans le monde, a été réalisé dans le premier TechShop du monde à San Francisco. Dans celui d’Ivry-sur-Seine, en région parisienne, un jeune lycéen a réalisé un robot au moyen de matériaux recyclés. Celui de Lille, à proximité du pôle d’excellence EuraTechnologies, dans le quartier des Bois-Blancs, sur l’ancien site réhabilité du lycée Jean-Monnet, s’étendra sur 2 500 m2 accessibles sur abonnement. Un événement et un atelier partagé : deux outils dans la volonté de démocratiser l’innovation… Toujours dans le cadre de cette politique, la maison Folie de Lille-Moulins avait accueilli l’an dernier un espace fablab, atelier qui a accueilli 14 000 bricoleurs. Démocratiser l’innovation, tel est le pari de la Ville de Lille, qui prend exemple sur d’autres villes telle Eindhoven.