Ligue 1: la saison s'ouvre sur fond d'incertitudes

Le match Le Havre - Paris SG lance la saison de Ligue 1 vendredi (21h00), sur fond d'incertitudes financières, liées à la baisse drastique des droits TV, et sportives...

L'ailier du Paris Saint-Germain Ousmane Dembélé le 10 avril 2024 au Parc des Princes, à Paris © Miguel MEDINA
L'ailier du Paris Saint-Germain Ousmane Dembélé le 10 avril 2024 au Parc des Princes, à Paris © Miguel MEDINA

Le match Le Havre - Paris SG lance la saison de Ligue 1 vendredi (21h00), sur fond d'incertitudes financières, liées à la baisse drastique des droits TV, et sportives avec le départ de Kylian Mbappé.

Au départ, au lancement de l'appel d'offres en octobre 2023, la Ligue (LFP) rêvait du milliard d'euros annuels de droits TV pour abreuver les clubs. 

Un accord avec la plateforme de streaming DAZN pour la diffusion de huit matches en direct a finalement été bouclé in extremis, deux semaines avant le début de la saison pour 400 millions d'euros annuels en moyenne pour huit matches. Auxquels s'ajoutent 100 M EUR versés par beIN pour la diffusion d'une rencontre de chaque journée.

Lors de la période précédente, les clubs se partageaient 623 M EUR. Et l'inquiétude est renforcée par le prix d’abonnement proposé par la société britannique (29,99 euros par mois pour un engagement d'un an, 39,99 euros par mois sans engagement), avec le risque de voir les fans déserter les écrans.

Cette baisse drastique a contraint les clubs à freiner fort sur les transferts. Certains, comme Montpellier, n'ont pas encore enregistré la moindre signature, et attendent les derniers jours du marché, le 1er septembre, pour tenter de réaliser une bonne affaire.

Favoriser le spectacle

Faute d'argent, les présidents espèrent que leur salut viendra du suspense, enfin relancé avec l'exil de Mbappé, un an après le départ de Messi et Neymar, autres têtes de gondole. Habituée à subir la domination sans partage de Paris, sacré pour la 10e fois en 12 ans depuis son rachat par le Qatar en 2011, la Ligue 1 pourrait en effet voir les rapports de force sensiblement évoluer avec le transfert de l'attaquant au Real Madrid.

Pour tourner la page, les dirigeants parisiens ont orienté leur projet vers des jeunes à fort potentiel, à l'image du milieu portugais Joao Neves (19 ans), acheté près de 60 millions d'euros à Benfica Lisbonne, ou de l'attaquant rennais Désiré Doué (19 ans), finaliste des JO avec les Bleus de Thierry Henry et tout proche de rallier la capitale.

"On est disposés à améliorer encore notre équipe, mais c'est dur. Jusqu'au dernier jour on restera ouverts", a promis Luis Enrique, l'entraîneur parisien.

Et qui pour (éventuellement) devancer le PSG ? Qui pour imiter Monaco (2017) et Lille (2021), les seuls à avoir décroché le titre depuis le début de l'ère qatarie ?

Le grand rival marseillais a peut-être enfin la formule. Sans Coupe d'Europe après une saison morne bouclée à la 8e place, l'OM de Pablo Longoria a encore tout changé, avec neuf joueurs recrutés dont Elye Wahi pour succéder à l'attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, l'ailier anglais Mason Greenwood, le milieu danois Pierre-Emile Hojbjerg (transfuge de Tottenham), ou le prometteur défenseur Lilian Brassier. Le tout dirigé par un coach renommé, l'Italien Roberto De Zerbi.

Monaco visera au moins un podium pour continuer de valoriser ses jeunes et pourquoi pas trouver un acheteur, le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, propriétaire depuis 2011, cherchant à céder l'ASM.

Lille, qualifié pour les barrages de la Ligue des champions, a changé d'entraîneur --Bruno Genesio a remplacé Paulo Fonseca-- et renouvelé ses cadres. Et pourquoi pas Lyon, relancé par Pierre Sage et qui a réalisé l'un des gros coups du mercato en enrôlant l'attaquant géorgien Georges Mikautadze, brillant avec Metz et à l'Euro-2024 ?

Nice espère se maintenir dans le Top 5 sous la houlette de Franck Haise et Brest, surprenant 3e en 2023-2024, va subir un véritable crash-test en jonglant entre championnat et Ligue des champions. Reste à savoir si ce tableau d'ensemble sera suffisant pour attirer du monde devant DAZN...

Dans leur grand numéro de séduction, les clubs peuvent au moins compter sur le concours des arbitres. Leur patron Antony Gautier a dit à l'AFP espérer "retrouver un climat serein" après les polémiques des derniers mois, marqués notamment par une fronde des clubs professionnels, et promis de "favoriser le spectacle et le jeu". Un brin d'optimisme dans un océan de questions.

36E97YZ