Libercourt : Cuir accélère sur le marché de l'emballage carton

En six ans, Fabien Val-Duprez a fait de Cuir, une PME spécialisée dans la fabrication de machines pour imprimer et découper le carton ondulé, un rouleau compresseur. L’entreprise, basée à Libercourt, affiche une progression de son chiffre d'affaires à deux chiffres. Bref, c’est un véritable carton.

Entre 2015 et 2021, 4 machines ultra-modernes et à plusieurs centaines de milliers d'euros sont sorties des ateliers de Libercourt. © Aletheia Press/B. Dequevauviller
Entre 2015 et 2021, 4 machines ultra-modernes et à plusieurs centaines de milliers d'euros sont sorties des ateliers de Libercourt. © Aletheia Press/B. Dequevauviller

Nous sommes à l’été 2014, Fabien Val-Duprez, professionnel dans le textile, se promène sur une plage de Charente-Maritime. Là il rencontre, dans des circonstances rocambolesques, un couple dont l'époux est chef d'entreprise. «Je lui ai dit que j’étais du Nord, raconte-t-il. Il m’a répondu que ça tombait bien. J’allais le débarrasser de son entreprise». La PME en question, située à Carvin, était spécialisée dans la production de machines pour l’industrie du carton. Durant quelques semaines, Fabien Val-Duprez réfléchit. Puis un jour se lance dans l’aventure. En avril 2015, il devient le nouveau propriétaire de l’entreprise Cuir, avec un associé à ses côtés.

Objectif : Dix machines par an

«Il a d’abord fallu dépoussiérer », se remémore-t-il. « Ils n’avaient plus fabriqué de machines depuis neuf ans». C’était pourtant la spécialité de cette entreprise née en 1932 et propriété de la famille Cuir jusqu’à la fin des années 70. A l’époque, elle comptait 120 salariés et exportait des machines dans le monde entier. «Ils ne faisaient plus que de la pièce détachée et un peu de maintenance». Fabien Val-Duprez remonte ses manches. Et très vite, ça marche. «Quand je suis rentré d’Angleterre avec un bon de commande pour une machine à 1,8 M€, j’ai secoué le cocotier». Mais à l’été 2015, Cuir ne comptait plus que neuf salariés.

En six ans, Fabien Val-Duprez a fait d'une PME presque moribonde un fleuron européen de la fabrication de machines pour l'industrie du carton ondulé. (© Aletheia Press / B. Dequevauviller)

Cinq ans plus tard, la PME est en plein essor et tout le monde a retrouvé le sourire. Déjà, Cuir a abandonné les vieux locaux de Carvin pour s’installer à Libercourt et fabrique désormais des machines ultra-modernes pour imprimer et découper le carton ondulé. « Nous sommes aujourd’hui 33 et on ne va pas s’arrêter là ». Car si en 2021, quatre machines sont sorties de ses ateliers, le PDG a l’intention d’en produire dix par an, à terme.

Exportation à l’international

«Nos carnets de commandes débordent». Angleterre, Etats-Unis, Mexique, Cuir exporte désormais partout dans le monde (50 % du CA). Et avec un avenir radieux. De 2 M€ de chiffre d’affaires en 2015, Fabien Val-Duprez prévoit de finir l’année 2021 à 5,2 M€ et avec un objectif de 7 M€ pour l’année prochaine. Cuir est sur une niche industrielle et ne compte aucun concurrent dans l’Hexagone. En plus, la PME n’a pas subi les effets de la pandémie, grâce à l’explosion du e-commerce.

Et pour couronner le tout, les salariés mais aussi les clients historiques sont revenus. La réussite de Cuir tient aussi à la participation de son PDG à un programme accélérateur de la BPI. A raison d’une journée de formation par mois, il a propulsé son entreprise vers les sommets. Et il a même découvert, à l'occasion d'un salon en Suisse, que son grand-père maternel Maurice Duprez, cartonnier à Tourcoing, avait été président du syndicat des cartonniers de France. Comme quoi dans la vie, il n’y a jamais de hasard…