LGV : 20 années d’implication agricole

Vingt ans après avoir ouvert le dossier du TGV Est, le service aménagement de la Chambre d’Agriculture de la Meuse s’apprête à le clore. Une note de synthèse agricole sur la LGV, cinq ans après sa mise en service, vient d’être transmise. Il ne reste plus qu’à attendre le dernier comité de pilotage qui devrait se réunir en 2013.

LGV : 20 années d’implication agricole
Gilles Renaud, le technicien, et Gérard Laurent, élu à la Chambre d’Agriculture de la Meuse, vont prochainement clore le dossier LGV avec la présentation de la note de synthèse agricole, cinq ans après sa mise en service.

Gilles Renaud, le technicien, et Gérard Laurent, élu à la Chambre d’Agriculture de la Meuse, vont prochainement clore le dossier LGV avec la présentation de la note de synthèse agricole, cinq ans après sa mise en service.

Garant de la mémoire du dossier LGV, Gilles Renaud, technicien du service aménagement de la Chambre d’Agriculture de la Meuse a conservé tous les documents. Et ils sont nombreux. Et pour cause, lancée en 1992, l’action visait à accompagner les agriculteurs concernés par le tracé, dans le cadre de la circulaire Bianco. La loi prévoyait la création d’un comité de suivi visant à veiller à la bonne mise en oeuvre des engagements pris pour l’insertion de la ligne nouvelle dans son environnement. Avant même le démarrage de l’enquête publique en 1994, la Chambre d’Agriculture avait rencontré les agriculteurs pour recenser leurs déplacements sur la bande d’étude. L’objectif était d’anticiper la réalisation des ouvrages et de faire en sorte que les exploitants ne subissent pas ce chantier, mais soient plutôt des acteurs. 200 étaient directement impactés. Cette présence sur le terrain a permis de constituer «la plus grosse contribution dans l’enquête publique sur fond de disparition de surfaces agricoles», explique Gérard Laurent, l’élu en charge de ce dossier. Dès que les travaux ont démarré, l’équipe du service aménagement a été renforcée par le recrutement d’une personne. En mutualisant les compétences de la Chambre d’agriculture et de la FDSEA, le territoire meusien a pu s’engager pleinement en pointant tous les ouvrages. Et à l’heure où l’inauguration et le record du monde de vitesse étaient en Une, ce travail de fourmi a révélé les retards de paiement des indemnisations. Si une grande partie a rapidement été réglée, l’équipe agricole a poursuivi son action. Au printemps dernier, une dernière enquête a été pilotée, cinq ans après la mise en service de la LGV.

Des solutions trouvées

«Des disfonctionnements ont été encore recensés», confie Gilles Renaud. La note de synthèse sera présentée dans les locaux de la préfecture de la Meuse, à Bar-le-Duc, lors de la dernière rencontre du comité de suivi qui pourrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2013. Ce sera l’occasion de faire passer certains messages. Des indemnités importantes n’ont toujours pas été versées à quatre agriculteurs. Une expertise financière pourrait être conduite à la suite de ce rendez-vous pour justement vérifier ce point. Lors des différentes étapes de suivi, certains problèmes ont été révélés avant d’être résolus. C’est le cas des zones de dépôts de matériaux, qui représentaient de véritables préjudices pour les exploitants. Il est vrai que «le potentiel agronome précédant les travaux» n’avait pas été retrouvé. Finalement, il a été convenu de réaliser des drainages. Les parcelles sont redevenues exploitables grâce aux travaux menés. Face à ce constat, le maître d’ouvrage a décidé de changer de stratégie en répartissant mieux les dépôts entre les milieux agricole et forestier. Sollicité par les organisations agricoles à Poitiers, Gérard Laurent fera le déplacement prochainement pour expliquer la méthode mise en place par la Meuse. Elle pourrait ainsi être reprise dans d’autres territoires qui seront dans l’avenir traversés par le TGV. Si le dossier devrait se clore prochainement, restera ouverte la question du remblai de la Meuse, qui aurait dû être compensé au titre de la loi sur l’eau ; «ce qui n’a jamais été fait», rappelle la Chambre d’Agriculture.