L'Eurométropole se rêve en "smart city"
Mi-mars, l’événement franco-belge "La Ville de demain : quelle offre numérique pour le citoyen ?", articulé autour de la question des smart cities, a rassemblé différents acteurs de l'Eurométropole. Un point d'étape et un partage d'expériences qui pourraient déboucher sur des collaborations plus avancées dans ce domaine innovant.
Qu’il s’agisse de mieux organiser les déplacements à vélo, de gérer au plus près les stationnements en centre-ville ou de solliciter l’avis des citoyens sur les améliorations qu’ils aimeraient voir apportées à leur quotidien, les communes de l’Eurométropole sont déjà nombreuses à faire appel aux nouvelles technologies. Au travers d’applications ou de logiciels, qui permettent une meilleure connaissance du terrain et des usages, elles cherchent à améliorer la gestion des problématiques urbaines. Des pratiques de plus en plus répandues et qui font de ces communes des “smart cities” – ou “villes intelligentes”. Pour partager ces expériences, découvrir de nouvelles solutions innovantes et diffuser les solutions qui fonctionnent, différents représentants de l’Eurométropole se sont retrouvés pour échanger sur ces questions, mi-mars, à EuraTechnologies. Une première du genre, qui pourrait être déclinée sur d’autres thèmes à l’avenir, pour renforcer la collaboration de part et d’autre de la frontière.
Bonnes pratiques. Toute une partie de la journée a donc consisté à une présentation des “bonnes pratiques transférables”‘. Une douzaine de start-up ont présenté leurs solutions et les expérimentations déjà en cours dans des villes de l’Eurométropole. Parmi les exemples présentées, le Citizen Clan et son V’lille Clan, qui offre des informations en temps réel sur l’utilisation des vélos partagés, ou la vidéosurveillance intelligente de Multitel, utilisée à Mons et Tournai pour gérer les pics de trafic et optimiser la gestion des places de parking urbain. Des solutions qui sont en train de faire leurs preuves et qui pourraient être étendues à d’autres territoires de la métropole. Avec toujours pour objectif, outre la rationalisation des usages et l’économie des ressources, la satisfaction des citoyens et usagers. “Dans notre cahier des charges, nous nous obligeons à consulter la population, que ce soit en amont pour la prévenir des travaux et l’associer à la réflexion, ou en aval pour mesurer la satisfaction des usagers et vérifier que les objectifs sont bien atteints, expose Rudy Demotte, le bourgmestre de Tournai. Le but d’une rencontre comme celle d’aujourd’hui, c’est avant tout d’entrer dans le concret des citoyens, pas de se jauger les uns les autres pour savoir qui a le plus de capteurs ou de caméras. Ce que nous voulons montrer aujourd’hui, c’est notre capacité à apprendre des autres.”
Plutôt en avance sur ces questions, la Belgique a également pu présenter le Smart City Institute, créé tout récemment au sein de l’Université de Liège. Cet institut académique est consacré au phénomène des villes ou territoires durables et intelligents, et vise à stimuler la recherche et l’innovation dans le domaine, tout en observant les résultats des expériences mises en place. Une expertise dont pourraient bénéficier les communes belges et, partant, l’ensemble de l’Eurométropole.
Appel à projets. Pour aller plus loin dans ce partage d’expériences et continuer sur la voie des smart cities, l’Eurométropole lance un appel à projets transfrontalier qui devrait être mis en place d’ici la fin de l’année. Trois projets innovants seront primés pour leur capacité à répondre aux enjeux de l’Eurométropole. Les équipes retenues remporteront 80 jours d’accompagnement et d’incubation au sein d’EuraTechnologies, ainsi qu’un coaching et un investissement financier de la part du versant belge de l’Eurométropole.
Note: L’Eurométropole, ce sont deux Etats, trois départements et provinces, cinq intercommunalités pour un total de 152 communes réparties entre la Flandre, la Wallonie et la France. Elle abrite 2,1 millions d’habitants, qui parlent deux langues.
Encadré
La Smart Flower l’énergie par les pétales
Présente lors de l’événement, EDF a présenté l’une de ses dernières innovations, la Smart Flower : 18 m² de panneaux solaires, répartis sur les douze pétales d’une grande fleur qui, comme un tournesol, suit le soleil tout au long de la journée et se referme à la nuit tombée, pour se rouvrir au matin avec les premiers rayons. Une installation qui n’est pas que poétique : avec ses caractéristiques si particulières, la Smart Flower permet de produire 40% d’électricité en plus que des panneaux fixes. Parfaitement indépendante et auto-nettoyante, cette fleur permet de produire en moyenne 3 000 kWh par an sous nos latitudes.
EDF a décliné sa Smart Flower en trois modèles, permettant, selon le cas, de produire de l’électricité ou d’en produire tout en rechargeant directement un vélo ou une voiture électriques, ou encore un modèle comprenant des batteries rechargeables qui restituent le soir l’énergie emmagasinée pour la journée. Une énergie verte et gratuite certes, mais contre un investissement de 20 000 € tout de même pour un modèle de base. Mais EDF compte sur l’originalité de sa Smart Flower pour la voir adoptée comme totem par des entreprises vertes ou pour des événements ponctuels.