L’essor de Biolie

Quatre ans après sa création, la start-up nancéienne Biolie s’impose pas à pas dans la galaxie de la chimie verte. Son savoir-faire a convaincu les industries des cosmétiques et de la nutrition santé. Actrice de l’économie circulaire, elle regarde désormais à l’export.

(c) : Ewattch
(c) : Ewattch

Au contraire de l’écologie politique qui semble atone, l’économie écologique a, elle, de beaux jours devant elle… à condition d’exploiter au mieux toutes les capacités créatrices d’un secteur aux multiples visages et qui pourrait générer pas loin d’un million d’emplois à l’horizon 2030. La société nancéienne Biolie s’inscrit dans cette mouvance. Labélisée entreprise innovante par Oséo, lauréate du prix Pierre Pottier de la startup la plus innovante en chimie, issue du Laboratoire d’ingénierie des biomolécules (LIBio) de l’Université de Lorraine, soutenue par la Région Lorraine, elle compte aujourd’hui sept salariés, lesquels partagent leurs activités entre les locaux de l’École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires, et le site, situé non loin de là, de la rue du Bois de la Champelle, où est implantée son unité de production. Le capital de la société s’élevait en 2013 à 300 000 euros. Il était d’un million d’euros deux ans plus tard. Présidée par Nicolas Attenot, ingénieur-chimiste, la structure à fort potentiel a mis au point une technologie unique d’extraction propre d’huiles et d’actifs végétaux, sans solvants, à base d’eau et d’enzymes. Le procédé, applicable à tous les types de végétaux, permet la valorisation des produits issus du concept (huiles, actifs végétaux, farines protéiques) dans une logique de bioraffnerie : une chimie verte sans solvants ni déchets.

Partenaire des plus grandes marques de cosmétiques

À l’heure d’une prise de conscience progressive à aller vers des modes de consommation plus économes des ressources terrestres – qui ne sont pas inépuisables -, l’initiative trouve ici tout son sens. L’équipe Biolie fait cohabiter deux démarches, lesquelles sont au demeurant complémentaires. La première, en recherche et développement, s’exécute quant aux demandes des tenants du secteur des cosmétiques, de la nutrition santé ou de l’agroalimentaire. Ici, si la phase recherche s’avère concluante, celle de la production peut alors prendre la suite. En ce domaine, la start-up démontre une vraie expertise qui a séduit nombre de clients, dont les principales marques de cosmétiques en France. La seconde démarche met en avant la force inventive de l’entreprise (lire ci-dessous) et lui apporte assurément une plus-value pour sa crédibilité, elle qui parcoure salons et congrès scientifques. Que sera demain pour Biolie ? Si la start-up a fcelé les éléments de sa collaboration avec un distributeur pour écouler ses produits en France, elle se tourne par ailleurs vers l’étranger, intéressée par les marchés allemand, suisse, autrichien et nord-américain. Négociations en cours. Le team Biolie ne manque pas de légitimes ambitions dans sa croissance maîtrisée. Le but est d’arriver rapidement à un seuil de rentabilité. Biolie suit son chemin sereinement et symbolise un vivace exemple de succès made in Lorraine. En recherche scientifque, comme ailleurs, la patience est une vertu cardinale et souvent un gage de réussite.

 

laurent.siatka