L'ESS a aussi son fonds de relance
Encore un rendez-vous annuel maintenu à distance. Il s'agit cette fois de la 3e conférence régionale de l'ESS. Cette économie sociale et solidaire semble tout à fait pertinente en période de crise. Pourtant ses structures souffrent elles aussi des conséquences de la pandémie de la Covid-19. Lors de cette matinée d'échanges axés sur le rebond, la Région a rappelé le soutien qu'elle veille à apporter à ses acteurs, notamment via un fonds de relance dédié.
Trouver des solutions aux problématiques de pauvreté, d’insertion et de lutte contre l’exclusion. Telle est la mission de l’économie sociale et solidaire (ESS). Mais comment faire lorsqu’elle est elle-même fragilisée par la crise sanitaire, sociale et économique actuelle ?
Les incidences de la pandémie sur la fonction d’employeur n’épargnent pas les entreprises de l’ESS, qui regroupent bon nombre de secteurs aujourd’hui à l’arrêt car peu transposables au télétravail : culture, sport, sans parler des commerces et de la restauration. «Ces entreprises sont le plus souvent des petites structures qui n’ont pas de socle RH assez solide pour surmonter la période», fait d’ailleurs remarquer Peggy Robert, présidente de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) Hauts-de-France.
Une plateforme de renseignement
Bien avant la crise, la Région portait déjà une attention toute particulière à l’ESS, avec une politique et un budget dédiés. «Nous avions commencé la rédaction du SRDEII (Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) en 2016. Et à l’époque, en pleine fusion des régions, il y avait encore des disparités sur le territoire. Cette économie s’est développée, et la répartition est bien plus harmonieuse aujourd’hui», se rappelle Faustine Maliar, conseillère régionale déléguée à l’économie et à la solidarité. En avait découlé la plateforme esshdf.org, toujours active, qui fait guise de boîte à outils avec une ingénierie spécialisée : 15 opérateurs régionaux sont mobilisés pour aiguiller les projets ESS. «Cette présence est nécessaire. Si on n’a pas les bases administratives et si on ne connaît pas les financements auxquels on a droit, les projets ne tiennent pas au-delà de trois ans», continue Faustine Maliar.
Des prêts jusqu’à 30 000 euros
Pour aller plus loin dans cet accompagnement, la Région et la Cress ont rappelé l’existence d’un fonds de relance régional pendant la 3e conférence régionale de l’ESS, maintenue 100% en ligne le mois dernier. L’objectif, comme l’indiquait le fil directeur de cette matinée spéciale, est de répondre à la problématique de rebond au sein des structures de l’ESS. Car si leur mission est de transmettre des valeurs de résilience, encore faut-il qu’elles aient les moyens de donner l’exemple.
Dans un premier temps, le Conseil régional promet d’aider ces entreprises dans leurs investissements numériques à hauteur de 40%. Notamment dans le cadre d’une adaptation au commerce en ligne.
Suit un prêt à taux 0%, sans garantie ni caution personnelle, pouvant aller de 5 000 euros à 30 000 euros, et remboursable sur trois ans après un différé de douze mois. Financé par la Région Hauts-de-France, la Banque des territoires, les conseils départementaux et les collectivités du territoire, ce fonds est réservé aux structures de l’ESS de moins de 20 salariés implantées dans les Hauts-de-France.
De quoi rassurer pour entrer dans une année 2021 dont le démarrage reste encore «flou», concède Peggy Robert.