Les Vosges entrent en résistance
Avec un peu plus de 2 300 entreprises créées en 2011, le département des Vosges s’affiche comme l’un des plus résistants en la matière dans la région. Reste que l’esprit d’entrepreneur est plus que délicat à raviver, conjoncture oblige ! C’était tout l’objectif de la troisième édition du forum «Osez l’entreprise» le 15 mai au Centre des congrès d’Épinal.
En deux heures, économisez plusieurs semaines de démarche ! Slogan accrocheur de la part de la Chambre de commerce et d’industrie territoriale des Vosges pour la troisième édition du forum «Osez l’entreprise» le 15 mai au Centre des congrès d’Épinal. Une cinquantaine de professionnels (banquiers, experts-comptables, avocats, notaires, représentants d’organismes sociaux et autres sociétés d’investissement) étaient à disposition, et gratuitement, des potentiels créateurs et repreneurs d’entreprise vosgiens. Problème : reste à redonner le goût d’entreprendre. Pas facile aujourd’hui vu le climat conjoncturel et l’ambiance générale moribonde. «Il faut à tout prix casser cette ambiance d’attentisme pesante et lourde. C’est certain, ce n’est pas facile mais si l’on reste à ne rien faire cela ne bougera pas», assure Gérard Claudel, le président de la CCIT vosgienne dans les allées de la manifestation spinalienne. Avec 2 387 entreprises créées en 2011 (source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements), les Vosges s’affichent comme l’un des départements lorrains qui résistent le mieux, même si le chiffre est boosté par la création via le statut d’auto-entrepreneur (près de la moitié des créations). Dire que les chiffres sont faussés par ce statut n’est plus un scoop. Côté créations pures et dures, la tendance est loin d’être euphorique.
Faire des émules…
«Il est de plus en plus délicat de créer son entreprise. Les organismes bancaires sont de plus en plus frileux et ils demandent de 30 à 40 % d’apport personnel de la part du porteur de projet», assure Jean-Luc Perrin de la CCIT vosgienne. Histoire de répondre à cette problématique spécifique des relations avec les banques, la CCIT a mis en oeuvre un nouveau dispositif dit «Coup de pouce» permettant, notamment, d’apporter un gage supplémentaire pouvant peser alors favorablement pour le créateur lors de ses démarches avec les banques. L’accompagnement et la constitution d’un business plan solide s’avèrent comme des leviers à actionner rapidement. Ces actions sont menées quasi au quotidien par la chambre consulaire. Réunions d’information d’une demi-journée entièrement dédiées aux créateurs-repreneurs. Mise en relation avec le Club des créateurs et dirigeants des jeunes entreprises, histoire d’éviter l’isolement du créateur d’entreprise. Des ateliers spécifiques à la problématique de la transmission d’entreprise en passant par le stage «5 jours pour entreprendre». La palette d’outils mise à disposition par la CCIT vosgienne est large, mais il apparaît difficile de faire des émules. «En ces périodes de crise, les potentiels créateurs doivent être plus rigoureux. Ce sont les entreprises créées pendant ces moments difficiles qui résistent le mieux par la suite.» Avis aux amateurs.