Territoires

Les Travaux Publics en Moselle : l'attractivité du quotidien

À l’occasion du prochain forum de la Fédération nationale des Travaux Publics, le 24 février, à Paris, la fédération lorraine vient de présenter un document complet sur la réalité de ses métiers dans la région, dans ses déclinaisons territoriales. Statistiques, champs d’intervention, poids social et économique… Zoom sur les TP en Moselle, omniprésents dans le quotidien de chacun : routes, voies ferrées, réseaux d'eau, d'électricité, de gaz et de télécommunications. Un travail souvent discret. Mais primordial.


Entretien, réparations : les routes mosellanes nécessitent de fréquentes interventions.
Entretien, réparations : les routes mosellanes nécessitent de fréquentes interventions.

C’était il y a quelques jours, au Club de la Presse de Metz-Lorraine, Thierry Ledrich, président de la Fédération des Travaux Publics de Lorraine, présentait un panorama documenté et éclectique quant aux TP dans la région. Si l’on prend des accents un zeste pédagogiques, on rappellera qu’évoquer la notion de BTP, c’est s’intéresser à la branche de la Construction. Deux réalités différentes en matière de métiers et de clientèle. Les Travaux Publics, puisqu’on parle d’eux, concernent les activités de conception, de construction, de rénovation ou de destruction des infrastructures de mobilité - routes, ouvrages d’art, ponts, tunnels, barrages - et réseaux de canalisation (d’eau ou d’assainissement) ou de fibre. À la base, sans les Travaux Publics, les bâtiments ne pourraient être construits (terrassement). Le Bâtiment est centré lui sur les activités de conception, construction, rénovation, aménagement ou démolition d’édifices - publics ou privés, industriels ou non. Il groupe le gros œuvre et le second œuvre.

Les Travaux Publics en Moselle : tout le temps, tous les jours

En quelques données, les TP en France : 8 000 entreprises (dont 90 % de TPE), 310 000 collaborateurs (53 % d’ouvriers), 7 % des entreprises du secteur de la Construction et 25 % de son chiffre d’affaires. Les statistiques en Grand Est : 690 entreprises, 25 000 salariés, 3,7 Mds de chiffre d’affaires en 2019, 39 % des travaux de routes, d’aérodromes et assimilés. 48 % de la clientèle régionale des Travaux Publics émane des collectivités locales (36 % du secteur privé, 4 % de l’État et 11 % des entreprises publiques). En zoomant sur la Moselle, on mesure aisément le poids économique des TP dans le département, en termes d’infrastructures routières notamment. La densité du réseau routier mosellan est de 1,86 kilomètres linéaires/km². Soit le 3e de la région Grand Est, le 2e en Lorraine (derrière les Vosges). En Moselle, les entreprises de Travaux Publics jouent un rôle prépondérant dans la sécurité routière. Sur 325 km de routes nationales non concédées et gérées par les DIR en 2019, elles ont été amenées à effectuer un entretien préventif et une régénération des chaussées en mauvais état sur 52 % du réseau. En comparaison, sur les routes gérées par le Conseil départemental en Moselle - soit 3 2 40 % de voies , les TP ont été amenés à intervenir sur 91 % des axes. C’est un travail du quotidien souvent méconnu et, il faut le dire, sous-estimé. Autre champ d’intervention : les ouvrages d’art, les ponts particulièrement. En Moselle, 90 % demandent un entretien préventif ou des réparations nécessaires.

Les TP, acteur de l'écomobilité

Le paysage des Travaux Publics mosellans, c’est aussi 1 344 km d’aménagements cyclables - dont 937 km de pistes, auxquelles s’ajoutent les kilomètres dévolus aux voies vertes, aux bandes et double sens cyclables et voies de bus partagées -, 15 aires de covoiturage. Et une action essentielle sur les piliers de la mobilité dans le département : bus à haut niveau de service Mettis à Metz, 555 km de lignes ferroviaires, aéroport Metz-Nancy Lorraine, réseau fluvial. Enfin, les Travaux Publics en Moselle sont directement liés à l’état et à la performance du réseau des canalisations et d’eau potable, comme de l’efficience des 286 stations d’épuration, celle de la couverture de la fibre optique (58,7 % de logements et de locaux fibrés) ou encore des réseaux de gaz naturel et du parc de 32 éoliennes. L’ensemble des infrastructures et réseaux précités sont un patrimoine commun et un vecteur de l’attractivité des territoires. Hervé Noël, président de la FRTP Grand Est, le synthétisait récemment : «Pour éviter que ce patrimoine ne se déprécie et garantir son bon fonctionnement sur le long terme, l’investissement des collectivités consacré à son entretien est primordial. Il permet d’assurer la longévité des ouvrages et donc de rationaliser les coûts, en limitant le risque de dette laissé aux générations futures. L’entretien et la modernisation de ces équipements doivent aussi nous permettre de les adapter aux nouveaux usages, de répondre aux enjeux de la transition écologique ainsi qu’aux attentes des habitants en matière de mobilité, d’accessibilité, de cadre de vie.»