Les TPE-PME régionales en mode confiance et adaptation

Le Cercle Perspectives, regroupant une vingtaine de cabinets d’expertise comptable, vient de faire paraître une étude sur l’état d’esprit des dirigeants de TPE et PME après deux années de crise sanitaire. Dans la région, le moral apparaît bon malgré plusieurs points d’interrogation. Le point avec Olivier Drouilly, président de Sadec Akelys et membre du Cercle Perspectives.

«Pendant ces deux années de crise, les TPE et PME ont, dans leur grande majorité, réinventé leur activité», explique Olivier Drouilly, président de Sadec Akelys et membre du Cercle Perspectives.
«Pendant ces deux années de crise, les TPE et PME ont, dans leur grande majorité, réinventé leur activité», explique Olivier Drouilly, président de Sadec Akelys et membre du Cercle Perspectives.

78,7 % des TPE et PME de la région sont confiantes dans l’avenir de leur entreprise dans les trois prochaines années et près de 40 % envisagent de développer de nouveaux produits et services. Constat établi par le Cercle Perspectives dans une enquête paru au début du mois dernier : «Après deux ans de crise, où en sont les TPE et PME ?» Ce tableau du moral des chefs d’entreprise et de leurs perspectives a été réalisé avant la guerre en Ukraine, une précision nécessaire à formuler car aujourd’hui il apparaît plus que certain que les choses sont bien différentes. Il n’en demeure pas moins que les TPE et PME apparaissent avoir été plus fortes que la crise. «Nous avons été assez surpris des résultats de cette enquête que nous avons décidés de mener pour prendre le poux de l’économie réelle. La période que nous venons de traverser a été l’occasion pour bon nombre de dirigeants de TPE et PME de se réinventer, de relever la tête et d’imaginer de nouveaux développements notamment via l’outil digital», explique Olivier Drouilly, le président de Sadec Akelys et directeur du bureau nancéien de ce groupe d’expertise comptable et membre du Cercle Perspectives. Ces deux années de crise semblent donc avoir été mis à profit pour une majorité du tissu entrepreneurial régional.


Innovation et résilience

«Les TPE et PME ont envie de bouger mais il existe des typologies bien différentes. Les plus optimistes demeurent celles de plus de 50 salariés et dans des secteurs bien définis à l’image du BTP, de l’industrie ou encore des services financiers. Les moins de cinq salariés dans le commerce, la restauration, l’hôtellerie, les loisirs et l’événementiel demeurent celles qui ont été le plus fragilisées par la crise.» Deux maîtres mots ressortent : l’innovation et la résilience. «L’importance des canaux digitaux s’est instaurée de fait pour bon nombre qui ont réussi ainsi à préserver leur relation client ou à l’améliorer.» Autre enseignement de cette enquête : la part de la prise en compte de la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise, «où elles se doivent aujourd’hui d’être réellement accompagnées dans cette démarche.» Dans la région, 52,4 % des TPE et PME estiment que ces engagements sociaux et environnementaux sont importants (un peu moins que la moyenne nationale qui affiche les 56,3 %). Le cœur des préoccupations actuelles demeure cette volonté affichée de rebondir et de poursuivre une reprise engagée (mais qui pourrait être plus que mise à mal avec le conflit actuel dans l’Est de l’Europe : NDLR). «La hausse des prix, les ruptures d’approvisionnement et les difficultés à recruter que continuent de subir les TPE et PME doivent continuer à faire l’objet d’une vigilance particulière.» Les difficultés de recrutement apparaissent aujourd’hui comme la préoccupation majeure. «Si la hausse des prix entraîne nos clients TPE et PME à l’intégrer et la répercuter sur leur prix de vente, les difficultés de recrutement sont réellement un danger pour la reprise.» Reste qu’aujourd’hui, d’autres dangers et pas des moindres pourraient rapidement s’ajouter à ces freins identifiés de la reprise...

Le Cercle Perspectives à la loupe

Dix-sept cabinets d’expertise comptable parmi les plus importants du paysage professionnel national. Un CA global de près de 1,5 milliard d’euros au service de 350 000 PME, TPE, ETI et associations. Objectif affiché de ce collectif de près de 15 000 professionnels du conseil d’entreprise : promouvoir «l’économie réelle» en tenant compte de la diversité du tissu entrepreneurial national, histoire de créer un nouveau contrat de confiance entre les entreprises et l’État.