«Les TPE ont besoin de visibilité et de transparence…»
Pacte de responsabilité mis à mal, réforme en vue du Code du Travail, des TPE de plus en plus en manque de visibilité, le tout dans un climat social et un environnement géopolitique tendus. La rentrée apparaît rude pour l’univers entrepreneurial mais les actions de proximité et de mobilisation vont bon train pour faire face et tenir la barre. Avec son Club de l’Éco, ses Rendez-vous de l’Éco et prochainement son Gala de l’Éco, la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) des Vosges entend bien faire bouger les choses. Prise de température avec son président, Michaël Zenevre, également président de la confédération régionale.
Les Tablettes Lorraines : Le gouvernement vient d’annoncer le report de la baisse des cotisations sur les salaires (entre 1,6 et 3,5 Smic) au 1er avril 2016. Une baisse, pourtant prévue au 1er janvier dans le Pacte de responsabilité, un nouveau coup dur pour les entreprises ?
Michaël Zenevre : Encore un exemple où il est difficile d’être compris. Les règles changent tout le temps et à force les entrepreneurs, principalement des petites entreprises, n’y comprennent plus rien. Il est indispensable aujourd’hui de mettre en oeuvre une véritable grande réflexion et notamment sur une nouvelle façon d’aborder le dialogue social.
Une réforme du Code du Travail est d’ailleurs en vue sur ce sujet et elle pourrait aboutir d’ici l’été 2016, le récent rapport de Jean-Denis Combrexelle remis au Premier ministre, semble privilégier la négociation collective, c’est une avancée ?
Il y a sans doute de bonnes mesures dans ce rapport mais quand le Premier ministre affirme que l’on ne touchera pas à la durée du travail, au Smic, alors on touchera à quoi ? Le Code du Travail doit être un tronc commun, encadrant les choses pour éviter les dérives et assurer la sécurité du salarié et de l’entreprise. Les accords de branche sont souvent mis en avant, mais ils ont été signés par les grandes entreprises et les TPE ne peuvent que les suivre. C’est dans les TPE qu’il faut réinstaurer un véritable dialogue social entre les collaborateurs et les dirigeants. Une relation de confance mutuelle, loin des dogmes syndicaux aussi bien de salariés que patronaux, pour aboutir à des solutions dans l’intérêt général.
Comme chez Smart à Hambach pour le passage aux 39 heures ?
C’est un peu le principe du référendum où le salarié peut réellement s’exprimer. Quand une entreprise est sous tension, il lui faut plus de souplesse, de flexibilité. Il est nécessaire que les TPE possèdent plus de visibilité et de transparence. Cette transparence doit être commune entre les collaborateurs et les dirigeants pour avancer dans le même sens pour le bien-être de tous.
Face à ce climat toujours aussi tendu, votre confédération vosgienne a décidé de monter en puissance. Un Club de l’Éco a été créé, des Rendez-vous de l’Éco sont mis en place et prochainement vous organisez le Gala de l’Éco fin octobre à Épinal. Quels sont les objectifs de cette mobilisation ?
Ce sont trois types d’actions de proximité ! Le Club de l’Éco, avec notamment ses déjeuners avec des décideurs politiques, permet de tisser le lien entre nos politiques et les entrepreneurs du territoire. Tout comme les Rendez-vous de l’Éco qui traitent de sujets phares du monde entrepreneurial. Il nous manquait la partie conviviale et événementielle. Le Gala de l’Éco va remplir cette mission. C’est une bouffée d’oxygène où les entreprises vosgiennes seront mises à l’honneur. Toutes ses actions démontrent que l’on peut faire du business avec responsabilité et le tout dans l’intérêt commun.